Les jeans tunisiens et turcs intègrent une forte valeur ajoutée, ce qui se traduit pas des prix unitaires moyens respectivement de 16,97 et 13,42 euros, selon le président du Cercle euro-méditerranéen des dirigeants du textile-habillement Dans le domaine des exportations des jeans vers l'Union européenne, notre premier partenaire, les entreprises tunisiennes occupent encore une place honorable, puisqu'elles se placent en cinquième position, devançant respectivement le Maroc, l'Egypte, le Cambodge, l'Inde, le Vietnam et même les USA, l'Ile Maurice, le Sri Lanka... La première place est occupée par la Chine suivie de la Turquie, du Bangladesh et du Pakistan. Ce sont des pays dont les entreprises travaillent en majorité pour les articles à bon prix, fabriqués et exportés massivement. Ces entreprises — dont certaines ne respectent pas toujours les droits de travailleurs— resteront compétitives pour les années à venir vu les progrès réalisés en matière d'innovation et de créativité et de rapport qualité/prix. Ce classement des importations européennes de jeans en 2012 est établi par le Cercle euroméditerranéen des dirigeants du textile-habillement dont le président est M. Jean-François Limantour. Pour mériter la cinquième place de la liste en tant que fournisseur de l'Union européenne, la Tunisie a exporté pour une valeur de 287.292.000 euros rapportés par la vente de 16.930.000 pièces avec un prix moyen de l'ordre de 16,97 euros par unité. Un effort au niveau quantitatif devrait être fait par les producteurs tunisiens pour se rapprocher de la Turquie par exemple, qui a commercialisé 55.611.000 pièces pour une valeur moyenne de 13,42 euros par pièce, ce qui leur a rapporté en devises 746.482.000 euros. Quantités massives d'articles Les prix sont pris en considération par les consommateurs européens pour l'achat d'un jeans, puisque la Chine, qui vend la pièce à un prix moyen de 5,55 euros, est classée première avec la commercialisation de 148.576.000 articles ! Autant dire que le marché européen continue à être investi par les produits asiatiques à bon marché qui sont, malgré tout, très demandés par les consommateurs à pouvoir d'achat moyen. Un prix bas et des quantités massives d'articles suffisent pour faire face à toute récession ou crise financière qui touche les consommateurs. Les Chinois ont, en tout cas, compris cela et agissent en conséquence pour préserver leur première place. D'ailleurs, M. Limantour parle de crise économique au cours de 2012, qui a été à l'origine d'un arrêt brutal de la progression des importations européennes. Celles-ci ont enregistré, en effet, une baisse de 7,3% en quantités et 2,6% en valeur par rapport à l'année précédente. La hausse des prix unitaires moyens a sauvé un peu la mise pour ces 27 Etats membres de l'Union européenne qui ont importé 455 millions de jeans en demain pour 3,5 milliards d'euros, destinés à une population de près de 503 millions de personnes dont 425 millions de consommateurs âgés de plus de 14 ans. En tout cas, la Tunisie exporte deux fois plus de jeans vers l'Europe que le Maroc, l'un de nos concurrents les plus redoutables. Le marché a connu au cours de ces dernières années un certain bouleversement au profit de la Chine qui était 3e fournisseur en 2006 au détriment de la Turquie qui a tout fait pour maintenir sa deuxième place depuis 2008. Pourtant, la Tunisie qui est toujours dans la cour des grands a perdu quelques points, puisqu'elle était classée à la troisième place jusqu'à 2008. Que s'est-il passé pour que les entreprises tunisiennes reculent dans le classement ? Est-ce l'effet de la révolution qui a obligé plusieurs entreprises à réduire ou à arrêter le travail ? C'est fort possible, mais espérons qu'un tel fléchissement n'est que passager d'autant plus que les potentialités de production et d'exportation sont énormes surtout si tous les intervenants du secteur s'y mettent. M. Limantour constate, toutefois, que “d'une manière assez générale, les pays méditerranéens voient régresser leur part dans les importations totales européennes de jeans". C'est le cas de la Tunisie dont la part de 11,4% en 2007 a régressé à seulement 8,1% en 2012. Les entreprises tunisiennes sont considérées comme celles qui développent des stratégies de forte valorisation de leur offre, comme c'est le cas aussi de la Turquie. “Les jeans tunisiens et turcs intègrent une forte valeur ajoutée, ce qui se traduit par des prix unitaires moyens respectivement de 16,97 et 13,42 euros", explique le président du Cercle euroméditerranéen des dirigeants du textile-habillement. L'Allemagne demeure le marché le plus attractif pour tous les pays producteurs, important 115 millions de jeans l'année dernière. Il est suivi par le marché britannique qui a importé pas moins de 74 millions de pièces au cours de la même année. D'autres marchés, comme ceux de l'Espagne, de la France et de l'Italie, sont également prometteurs pour les exportateurs, compte tenu de leur capacité d'achat. Des marchés de petite taille affichent une croissance certaine comme les Pays-Bas, le Danemark, la République tchèque et la Suède.