• Un hommage mérité à une belle plume qui s'en est allée Aujourd'hui, vendredi 4 juin, le bureau de l'Union des écrivains tunisiens, section de Ben Arous, et à l'initiative de son président, Jalel El Mokh, rend un hommage posthume à l'écrivain et poète de langue française, Hamadi Belhadj, décédé le 22 mai 2009. La cérémonie commémorative aura lieu au Centre culturel de la ville d'Hammam-Lif en présence des membres de sa famille et de ses nombreux amis. La mort est arrivée, hélas, sans s'annoncer, et l'a surpris à un moment où sa plume n'a jamais été aussi féconde et son œuvre prolifique. Il se préparait à apporter la touche finale à son ultime ouvrage qu'il avait initialement intitulé «Qui suis-je?». Leïla Haouam, sa fille et sa plus proche collaboratrice, et ses amis Jalel El Mokh et Salwa Rachdi, tous deux professeurs de français et membres de l'Union des écrivains tunisiens, s'étaient mis depuis à pied d'œuvre pour parachever cette œuvre posthume qui paraîtra dans les tout prochains jours. Né le 27 mai 1931 à Soliman, autrefois fief andalou par excellence, au sein d'une famille d'érudits d'ascendance morisque, ce patriarche à la barbe blanche, qui ressemble étrangement à Victor Hugo, a, depuis tout petit, manifesté une véritable passion pour la poésie de Chateaubriand, Prévert, Aragon et Eluard et les œuvres de Rousseau et Proust. Poète jusqu'à la moelle, Hamadi Belhadj était un écorché vif à la fibre hypersensible. Intimement convaincu, presque jusqu'à l'outrecuidance, de la noblesse de la poésie, il estimait que de tous les genres littéraires, seule la poésie parvient et réussit à suggérer des sensations, à toucher et faire vibrer les âmes et à émouvoir les cœurs les plus endurcis. Auteur d'une vingtaine d'œuvres (romans, poésies et traductions), ses poèmes peuvent laisser certains novices un peu perplexes par cet aspect empreint de légèreté que d'aucuns jugeraient libre et hardi. Toujours est-il que cette floraison exubérante dont Hamadi Belhadj a fait preuve dans son œuvre témoigne de la richesse de son expérience, acquise par une langue pratique de l'observation de l'humanité. En janvier 2009, quatre mois avant son décès, il publiait «Divertissement». Dans une savoureuse traduction française, il a puisé 101 blagues et historiettes parues dans des magazines et revues d'Egypte et du Liban datant de l'entre-deux-guerres et reflétant très explicitement les préoccupations de l'époque. A titre de rappel, voici le titre de quelques-unes de ses œuvres : Les confessions d'un siffleur, Le Bouquet de cyclamens, Roses et rosaces, Miroir d'une âme inquiète, Poètes et chants sublimes, Le Chant du cygne, Le Manuel du poète, Jazia l'Hilalienne, Divertissement et… bientôt l'œuvre posthume «Qui suis-je?» Paix à son âme!