Le drapeau national et autres étendards aux couleurs des syndicats des travailleurs s'agitaient hier matin, à l'avenue Habib-Bourguiba, dans la capitale, qui connaissait une dynamique particulière à l'occasion de la célébration de la fête du Travail. Des groupes de jeunes, des représentants des syndicats des travailleurs tunisiens et autres sympathisants de partis politiques ont afflué vers l'Avenue malgré le mauvais temps pour être de la fête, au milieu d'un déploiement sécuritaire intensif, comptant, selon une sources sécuritaire, environ 1.600 agents. Les partisans de la Confédération tunisienne du travail (Cgtt) se sont rassemblés devant le Théâtre municipal scandant des slogans appelant à l'inscription du droit syndical dans la Constitution, au moment où les représentants de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) se sont dispersés sur toute l'Avenue, avant de se diriger, par centaines, vers la place Mohamed-Ali. Devant le siège de l'Ugtt et dans une ambiance festive, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au mouvement Ennahdha et à l'Assemblée nationale constituante. Par ailleurs, à l'intérieur d'une tente montée au milieu de l'avenue Bourguiba, des cartes postales avec le portrait de feu Chokri Belaïd étaient distribué aux citoyens priés d'apposer leur signature à la question «Qui a tué Chokri Belaïd». Ces cartes postales, au nom de 20 mille environ, seront ensuite envoyées à la présidence du gouvernement dans le but de faire pression sur le chef du gouvernement provisoire pour qu'il dévoile toute la vérité sur l'assassinat de Chokri Belaïd, homme politique et défenseur des droits de l'Homme, tué le 6 février dernier.