Le club du Bardo a près de 5 milliards de déficit. Ceci sans parler des 1,5 du transfert de Youssef Msakni qui semblent s'être volatilisés... Très probablement et comme à l'accoutumée, le Stade Tunisien changera d'entraîneur en fin de saison. Très probablement et comme à l'accoutumée, le club du Bardo aura la prochaine saison un nouveau président. Très probablement et en cours de saison, le Stade Tunisien changera d'entraîneur. Très probablement et au bout de trois ou quatre rencontres, le président sera contesté. Très probablement, enfin, les mêmes causes produiront les mêmes effets au club du Bardo et sa saison sera marquée par les résultats irréguliers et un mauvais classement à l'arrivée? Sur fond de crise financière, d'entraîneur et de joueurs impayés, de huissiers notaires et de créanciers à la porte du club. Inutile dans ce cas de parler de politique sportive ou alors financière; inutile de faire miroiter, pour la énième fois aux supporters, de bons résultats et des titres. Inutile et à la limite malhonnête quand on connaît la situation financière dramatique dans laquelle se débat le club depuis un bon bout de temps et particulièrement depuis le début des années 2000. Ces années-là, le club avait pour président Jalel Ben Aissa qui avait de l'ambition et, disait-on, des moyens. Son mérite a été de faire renouer le Stade Tunisien avec les titres après une interminable disette : une coupe de Tunisie et une coupe arabe. Son tort? Celui d'avoir laissé une ardoise de près de 3 milliards, qu'aucun de ses successeurs n'est parvenu à effacer. Pis encore, la situation financière du club s'est ultérieurement dégradée et, si l'on s'amusait à faire un petit calcul, le déficit réel du Stade Tunisien devrait à peu près s'élever à quelque 5 millions de dinars. En d'autres termes, pour assainir la situation et repartir sur des bases solides, le club doit trouver quelqu'un capable de mettre cette somme sur la table, ou, à défaut, un président et une équipe dirigeante capables de fournir une partie de cette somme et un plan sérieux et réaliste pour régler le reste. Marchand de chimères Or, à ce jour, aucune personne ne s'est présentée au club avec le premier plan ou le second. Et à ce jour, on ne sait toujours pas où est la quote-part du Stade Tunisien sur le transfert de Youssef Msakni au club qatari de Lokhwya et ce qu'il en est advenu. 5 milliards plus 1,5, cela fait beaucoup d'argent et il faut bien que quelqu'un dise la vérité aux Stadistes. Nous avons comme l'impression que le président, probablement partant, Kamel Senoussi, n'en dira pas un mot et que les candidats à sa succession en feront de même. Et que de ce fait, le Stade Tunisien est encore une fois très mal barré sur le plan financier et très mal parti sur celui sportif. En d'autres termes, un club avec 5 milliards de déficit, 1 milliard et demi dans la nature, des joueurs et des entraîneurs impayés, n'est pas capable de prolonger des contrats, de recruter, de mettre un entraîneur dans les conditions de faire son boulot et de demander à ses supporters de venir l'encourager. L'autre véritable question qui se pose, c'est de savoir si ce club au glorieux passé, au présent triste et à l'avenir sombre, a vraiment les hommes pour le sauver du gouffre et, surtout pour dire la vérité aux supporters. S'ils sont là, qu'ils sortent au grand jour et qu'ils s'unissent pour faire le nécessaire. S'ils n'existent pas, qu'on cesse une fois pour toutes d'entretenir l'illusion et de faire croire que le Stade Tunisien «a ses hommes et ses grands». Cela éviterait au moins qu'un illuminé, un vendeur de rêve ou alors un apprenti-sorcier, prenne, pour la énième fois, la direction du club!