Les choses se mettent petit à petit en place dans les clubs Les candidats ne se bousculent pas à la porte du Stade Tunisien. Entre le mutisme de Mohamed Achab et l'agitation de Ahmed Salhi à qui on veut interdire l'accès à la présidence à travers l'exigence du baccalauréat, c'est un nouveau nom qui a fait surface et qui est actuellement le favori. A moins d'ultérieurs renversements de situation. Pour ne pas dire pourrissement comme le club du Bardo en a l'habitude du reste à chaque intersaison. Faouzi Zehani, un vieux de la vieille au Stade Tunisien mais qui n'a nullement véritablement pesé dans la vie du club et auquel certains reprochent — déjà — l'absence totale de poids financier, incontournable nerf de la guerre. Car l'on sait depuis longtemps qu'un président se retrouve souvent seul en cours de chemin et qu'il faut alors payer de sa propre personne de sa propre poche, pour continuer à mener la barque, pour l'empêcher de couler. Fut-ce provisoirement… Or, avec un peu plus de deux milliards de budget et surtout plus de 500 millions de dinars de déficit et un bon paquet de retard de paiement, le Stade Tunisien est réellement dans le trou. Et les perspectives ne sont pas très reluisantes avec cette trêve interminable, ce Promosport au chômage forcé, ce gouffre béant dans le budget. Bref un tarissement presque total des ressources. Certes, le problème est quasi général mais le club du Bardo part tout de même avec des handicaps majeurs qui viennent se greffer à d'autres hérités des décennies durant. Fuite en avant Grand club au passé prestigieux et à la tradition bien ancrée? Ceci, personne ne peut le contester aux Stadistes mais la réalité est beaucoup moins reluisante et pour avoir longtemps refusé de la regarder en face, dirigeants et peuple stadiste se retrouvent avec un club en grosse détresse. Financière, sportive et populaire puisque même la gratuité de l'accès aux matches décrétée par Mohamed Dérouiche n'a rien donné. Mais, examinons plus en détail ces trois points. Le volet financier : Mohamed Dérouiche, le président démissionnaire, avait mis en place une politique financière à moyen terme qui devait amener le Stade Tunisien à un niveau susceptible de lui permettre de se battre à armes plus ou moins égales avec les clubs huppés. Stratégie complètement tombée à l'eau depuis le 14 janvier avec une situation qui s'est ultérieurement aggravée et qui a valu à l'équipe seniors une énième fin de saison en queue de poisson. Aujourd'hui, il ne s'agit plus de rêver mais de dire d'une façon concrète comment le prochain président, le prochain comité directeur comptent combler le déficit, payer les arriérés des joueurs et du staff technique et trouver l'argent pour les recrutements et la préparation. Où aller trouver cet argent également. Ceci pose également la question de savoir qui sont les bailleurs de fonds du club et s'ils existent vraiment aujourd'hui. A notre humble avis, et à moins d'une autre fuite en avant, le Stade Tunisien sera encore une fois contraint de vendre les derniers joyaux qui lui restent, soit Jeridi et Iheb Msakni même s'il n'est plus en position de force pour le premier, les dirigeants du Bardo ayant opposé dans un passé récent une fin de non-recevoir à l'Espérance et au Club Africain. Concernant Msakni, l'ambiance stadiste accepterait très mal qu'il soit bradé comme cela a été le cas pour son frère cadet Youssef. Bref, vendre pour reconstruire ou tout simplement pour continuer à vivre… Volet technique Le projet financier était lié à un autre, technique. Le second également n'a pas abouti pour les raisons financières sus-citées. Patrick Liewig s'est damné l'âme pour doter le club d'une politique technique solide et durable. Avec le peu de moyens dont il disposait, il s'est battu jusqu'au bout pour se voir opposer vers la fin par des imbéciles des insultes et même des tentatives d'intimidation physique commanditées par les mêmes personnes qui gravitent depuis des années autour du club. Projet financier avorté, projet sportif avorté, le Stade Tunisien s'apprête à effectuer à nouveau un saut dans l'inconnu. Une chose est sûre : les candidats à la présidence du Stade Tunisien doivent donner des réponses claires et concrètes à cette double interrogation qu'est le volet financier et technique. Oui mais qui sera leur vis-à-vis ? Les supporters ? Nous ne sommes pas sûr qu'ils existent encore. Ou alors, si on fait référence à ceux qui assistent aux rencontres de leur équipe favorite, ils ne sont pas plus de mille. Et encore, la plupart d'entre eux ne payent pas leur billet!