«Nous n'avons aucunement l'intention de scinder le parti en deux formations. Nous sommes décidés à poursuivre le dialogue avec les membres qui ont répondu absent lors de la réunion de dialogue tenue, hier, au siège du parti durant plus de quatre heures». Slim Boukhdhir, membre du comité constitutif du bureau exécutif et porte-parole de Wafa, suspendu «abusivement de son poste de porte-parole» selon ses dires, résume ainsi les résultats auxquels a abouti la réunion de dialogue et de concertation et qu'il a convoquée, lui-même. A l'ordre du jour de la rencontre : l'examen des derniers développements survenus au sein du parti Wafa, plus particulièrement la révocation de Slim Boukhdhir de son poste de porte-parole du parti et la décision de remplacer le comité constitutif par un bureau exécutif restreint. «La réunion a démarré à 11h00 pour se poursuivre jusqu'à 16h00. Les travaux se sont déroulés en présence de quelques membres du comité constitutif et de plusieurs représentants des bureaux régionaux alors que Abderraouf Ayadi, président du parti, Fethi Jerbi, trésorier du parti, et Azad Badi, l'homme au centre de l'affaire, ont brillé par leur absence», précise Slim Boukhdhir. Quelles sont les décisions prises par les participants à la réunion d'hier ? «L'ensemble des présents ont qualifié les décisions prises à Kairouan d'illégales et ont dénoncé la suspension de Boukhdhir et le remplacement du comité constitutif de Wafa par un bureau exécutif restreint. Ils ont appelé également Fethi Jerbi, trésorier du parti, de leur fournir les comptes exacts et précis du parti. Sur un autre plan, il a été décidé de confier une mission de bons offices au militant Mohamed Hédi Ben Saïd, l'un des fondateurs de Wafa, auprès des absents de la réunion d'hier. Il aura à les contacter pour les inviter à participer à la réunion qui a été décidée pour dimanche prochain. Un délai leur a été prescrit pour répondre à notre invitation. Au cas où ils persisteraient dans leurs positions, nous déciderons d'une autre forme de protestation», ajoute la même source. Boukhdhir et ceux qui soutiennent sa démarche iront-ils jusqu'à la création d'un mouvement Wafa bis ? Notre interlocuteur est direct et tranchant dans sa réponse: «Nous refusons la division du parti. Nous sommes décidés à poursuivre le dialogue avec la faction de Ayadi et Badi. Notre objectif reste la préservation de l'unité de Wafa». Une réunion ordinaire Pour Mourad Nouri, membre du bureau constitutif de Wafa, «la réunion d'hier est une réunion ordinaire et n'a aucun caractère juridique dans la mesure où les réunions sanctionnées par des décisions doivent être convoquées par le président du comité constitutif, Abderraouf Ayadi. Le siège du parti étant ouvert hier comme tous les jours, il est normal que des militants du parti s'y retrouvent». Quelle réponse va donner la faction de Abderraouf Ayadi à la mission de bons offices qui sera conduite par le militant Mohamed Hédi Ben Saïd ? «Pour le moment, nous n'avons été contactés par personne et nous ne sommes pas au courant de cette mission. Pour nous, il n'y a pas d'affaire Slim Boukhdhir qui n'a jamais été désigné porte-parole de Wafa. Il était chargé tout simplement de l'information et maintenant il ne l'est plus sur décision du bureau constitutif annoncée vendredi dernier par Abdereaouf Ayadi. Et c'est bien Ayadi, président du comité constitutif, qui est le porte-parole de Wafa depuis sa création», conclut Mourad Nouri.