Le ministre de l'Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, a tenu à dissiper certaines idées reçues concernant l'activité législative du Parlement. Lors de la clôture d'une séance plénière dédiée à l'examen d'un accord financier avec la Banque africaine de développement, visant à contribuer au financement d'un projet d'infrastructure routière, le ministre a affirmé que le Parlement ne devait pas être qualifié de "conseil des prêts". Il a précisé qu'en 2023, le Parlement avait approuvé 19 accords financiers, démentant ainsi les allégations selon lesquelles l'Assemblée se contenterait d'avaliser systématiquement les emprunts. Bilan des accords financiers entre 2015 et 2023 Au cours de son intervention, Samir Abdelhafidh a dressé un bilan détaillé des accords financiers adoptés par le Parlement entre 2015 et 2023. Voici les chiffres avancés : 2015 : 19 accords 2016 : 20 accords 2017 : 30 accords 2018 : 21 accords 2019 : 26 accords 2020 : 23 accords 2021 : 11 accords 2022 : 13 accords 2023 : 14 accords (par le nouveau Parlement en place depuis mars 2023) Ces données révèlent une activité soutenue en matière de validation d'accords financiers au cours des dernières années, notamment entre 2015 et 2019, où une moyenne de plus de 23 accords par an a été enregistrée. Des prêts destinés en priorité à l'investissement Le ministre a tenu à rappeler que la législation tunisienne impose la soumission de tout accord de prêt à l'approbation du Parlement, même lorsque les montants concernés sont déjà intégrés dans la loi de finances annuelle. Il a également souligné que la majorité des prêts sont orientés vers l'investissement et la réalisation de projets, et non vers la consommation. Par ailleurs, une part des emprunts est destinée au soutien budgétaire, mais cette proportion tend à diminuer. Vers une réduction du recours aux prêts budgétaires Samir Abdelhafidh a affirmé que l'Etat s'efforce de limiter les emprunts destinés au soutien du budget. Cette orientation s'inscrit dans une stratégie de mobilisation des ressources internes, à travers la réduction du déficit primaire, ce qui permet de contenir la dépendance vis-à-vis des financements extérieurs et intérieurs. Le ministre a toutefois mis en garde contre les effets secondaires des emprunts intérieurs. Selon lui, bien qu'utiles, ils peuvent engendrer des déséquilibres économiques, notamment lorsque les banques privilégient le financement de l'Etat au détriment des petites et moyennes entreprises. Une transparence renforcée autour des emprunts En conclusion, Samir Abdelhafidh s'est engagé à fournir davantage d'informations sur les accords de prêts à l'avenir. Il a défendu la transparence du processus d'approbation parlementaire et insisté sur la nécessité d'un débat national rationnel sur le financement public, loin des raccourcis populistes. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!