Depuis plus de six semaines, le pétrole se répand dans le golfe du Mexique. Des millions de litres de brut souillent ou s'apprêtent à souiller les côtes du sud des Etats-Unis, avec de potentielles conséquences désastreuses sur les fragiles écosystèmes des bayous de Louisiane et... sur la popularité et la crédibilité du Président Obama. De nombreux éditorialistes de la presse américaine ont fait le rapprochement entre la gestion de cette crise et celle de l'ouragan Katrina par le prédécesseur d'Obama. En août 2005, la Nouvelle-Orléans a été ravagée par Katrina, restée dans les mémoires comme l'un des plus cuisants échecs du Président Bush, qui avait grandement tardé à jauger l'ampleur du drame qui se jouait dans les quartier pauvres de la ville. La marée noire est apparue comme ''un test de la capacité d'Obama à gérer une crise imprévisible'', écrivait Doyle McManus, qui a signé dimanche 30 mai un éditorial dans le Los Angeles Times. Il se pose la question de la pertinence du rapprochement entre Bush et Obama. ''Jusqu'à la semaine dernière, Obama a manqué d'autorité et de crédibilité. Comme lors de Katrina, la Maison-Blanche a répondu à un problème inattendu avec des hésitations et des erreurs'', poursuit-il. Mais, reconnaît-il, ''à la différence de Katrina qui a inondé la Nouvelle-Orléans en vingt-quatre heures, la présente crise s'est développée plus lentement''. Le magazine The Root a comparé ce qui est comparable entre la marée noire et Katrina, rappelant que les deux catastrophes naturelles étaient de natures bien différentes. En considérant cinq critères, temps de réaction, rapidité et efficacité de la réponse gouvernementale, conséquences économiques et nombre de morts , le magazine affirme sans détour que ''sous aucun aspect, la marée noire n'est le Katrina d'Obama''.