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La révolution usurpée
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 05 - 2013


Par Abdelhamid GMATI
Le ministère des Affaires religieuses organise, depuis hier, une conférence sur le thème «Concrétisation des objectifs de la charia dans le domaine politique». Parmi les conférenciers, Noureddine Khademi, ministre organisateur, et Rached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahdha. Il ne sera pas question de la séparation de la religion et de la politique, mais plutôt de l'introduction des objectifs de la charia dans le processus révolutionnaire. Il ne faut pas s'étonner de ce sujet, Ennahdha n'a jamais dévié de sa volonté d'imposer la charia au peuple tunisien, et ce, malgré sa renonciation apparente d'il y a quelques mois. Les islamistes ne s'embarrassent pas de prendre des engagements pour les renier par la suite. Dernier «haut fait» en date : les accords conclus lors du récent dialogue national. Le député Fadhel Moussa témoigne ainsi: «Aboutissement, ce soir, du travail de la commission de coordination et de rédaction de la Constitution dans une ambiance, malheureusement, pas du tout sereine et plutôt agitée. On était loin d'une conclusion annonciatrice d'un consensus...Les engagements prévus dans le dialogue national des partis, dont les trois partis de la Troïka, n'ont pas été respectés par Ennahdha...concernant notamment la liberté de conscience, la clause générale de restriction par la loi des droits et libertés, le droit de grève et le droit syndical». Il estime que les formules proposées par Ennahdha vident les accords conclus de leur substance et menacent les libertés et les droits fondamentaux. Plusieurs autres députés et l'Ugtt ont exprimé leur mécontentement et dénoncent ces revirements et ces pratiques.
De fait, Ennahdha n'a jamais renoncé à ses objectifs déclarés, à savoir l'islamisme et la charia. Tout ce que ce mouvement a fait (ou n'a pas fait) depuis la Révolution, à laquelle il n'a pas pris part, va dans ce sens. Un premier objectif a été atteint : alors que les Tunisiens voulaient s'occuper de développement, de travail, de lutte contre la pauvreté, de justice, de libertés, de questions sociales et régionales, ils se trouvent accaparés par des questions religieuses. Jamais on n'a parlé autant de religion. Et jamais il n'y a eu autant de prédicateurs nationaux et étrangers qui viennent prôner et développer des pratiques complètement étrangères aux Tunisiens. On a tous en mémoire l'excision des filles, la polygamie, le mariage «orfi», l'allaitement des collègues masculins, l'interdiction de la fête du Mouled, etc. La dernière perle en date nous vient d'un prédicateur saoudien, Abbes Ben Jamal Bettaoui, actuellement en Tunisie, qui veut nous apprendre comment faire la toilette des morts selon les rites pratiqués en Arabie Saoudite. Car les prêches de ces invités des organisations islamistes ne visent qu'à imposer aux Tunisiens le wahhabisme. Et cela se pratique partout : dans les jardins d'enfants, les écoles, les universités et bien entendu dans les mosquées et les places publiques. Avec la toute bienveillance d'un gouvernement islamiste. Et cela se fait en même temps que la diabolisation de tous ceux qui ne partagent pas leurs idées rétrogrades : tous sont des mécréants.
D'aucuns voient d'un bon œil la fermeté dont fait preuve le gouvernement et les nouveaux propos des leaders islamistes se démarquant du terrorisme et menaçant d'appliquer la loi contre ceux qui défient l'Etat et ses institutions. Soyons sérieux. Le terrorisme s'est déjà exercé dans plusieurs régions ces derniers mois et on lui a permis de se renforcer, notamment en laissant exister des camps d'entraînement, en appelant au jihad, en soutenant les salafistes et les LPR, en étant complaisant avec la violence. Quand le Premier ministre fustige le groupe d'Ansar Echaria affirmant que c'est une organisation illégale, il la prie de se conformer à la loi. Oubliant que selon la loi qu'il invoque, une organisation illégale n'a pas le droit d'avoir des activités et doit être interdite et dissoute. Mieux : tout le monde répète, y compris ceux qui sont au pouvoir, que la Tunisie n'est pas une terre de prédication, mais le Premier ministre estime que les prêches sont tolérés, n'étant qu'une activité culturelle, comme tant d'autres. Les Tunisiens qui sont musulmans depuis des siècles ont-ils besoin d'être convertis ?
Il n'y a pas grande différence entre ces groupes qui se réclament tous de la même idéologie, qui refusent l'Etat et ses lois, qui ne rêvent que d'un califat, qui n'ont aucune notion de nationalisme, qui ne respectent pas le drapeau national, qui veulent un Islam wahhabite. La Révolution des Tunisiens aspirant aux libertés, au développement et à la modernité est bel et bien usurpée.


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