Ils seront autour de 140.000 candidats à passer le Bac dont près de 118.000 issus du secteur public. Cette session est la 56e depuis le premier Bac tunisien sous l'Indépendance. A ce moment, il n'y avait que 1.900 candidats (dont 1.400 provenant de Tunis et 500 du reste du pays). 600 ont réussi à l'époque et une cinquantaine l'ont fait avec la mention «très bien». Mais le Bac n'est pas seulement cet effectif d'élèves. À côté d'eux, il y aura aussi les surveillants (soit la majorité des professeurs qui veilleront au bon déroulement des différentes épreuves). Ces enseignants ont été convoqués pour assister à des réunions d'information dans leurs établissements. C'était l'occasion pour les responsables de leur préciser les dernières dispositions et mesures à suivre lors de leur travail. La vigilance est de rigueur cette année avec le dispositif sécuritaire mis en place en coordination avec les ministères de l'Education, de l'Intérieur et de la Défense. Cela concerne aussi bien la surveillance des centres que le transport du sujet des épreuves. Les élèves de 4e qui se présenteront le jour de l'examen ne doivent rien oublier (carte d'identité, convocation). L'arrivée au centre d'examen obéit au strict respect du règlement. Ils doivent être dans les salles au moins 15 minutes avant le démarrage. Les professeurs-surveillants doivent, en effet, vérifier l'identité des candidats et leur installation dans les salles selon les plans. Certains objets seront interdits, comme tous les appareils électroniques. Les surveillants accorderont plus d'intérêt au comportement de certaines personnes pour les dissuader des tentatives de fraude qui se passent aujourd'hui malgré tous les efforts. C'est vrai que le phénomène n'est pas propre à la Tunisie et qu'il est universel. Mais il est très important de le contenir dans les proportions raisonnables afin que cela ne nuise pas à la valeur de nos diplômes. En tout cas, le flagrant délit est passible de graves sanctions pouvant aller jusqu'à 5 ans de privation de passer le Bac. Plusieurs cas de fraude sont enregistrés chaque année. Les auteurs s'ingénient chaque fois à utiliser des moyens inédits. C'est, par exemple, le recours à des lunettes munies d'une caméra. Mais la vigilance des surveillants parvient à limiter les dégâts. On ne manquera pas de solliciter toujours la contribution des parents et des enseignants pour mieux sensibiliser les élèves au phénomène de la triche au Bac. Il ne faut pas se croiser les bras. Il est impératif de lutter de façon vigoureuse pour que cela ne devienne pas une tentation qui attire un plus grand nombre de fraudeurs. Les surveillants auront, donc, du pain sur la planche. Les élèves débuteront avec l'épreuve-reine. Tous plancheront sur trois sujets de philo au choix durant quatre heures pour les littéraires et trois pour les autres sections. Pour les littéraires, cette épreuve est d'un coefficient 4, alors qu'elle n'est que de 1.5 pour les autres sections. De 13h00 à 14h30, ce sera au tour de la troisième langue optionnelle. Sauf pour les candidats de la section sport. Mesures pour contrecarrer les tentatives de fuite et de fraude La session principale se déroule du 5 au 12 juin Aujourd'hui, 144 mille candidats prendront la route des établissements secondaires pour passer l'examen du baccalauréat, soit treize mille candidats de plus que l'année dernière. Face à la hausse du nombre des élèves en classe terminale, le ministère de l'Education a pris ses dispositions, prévoyant de mobiliser cette année un plus grand nombre de centres pour le passage des examens. Cette année, les bacheliers passeront les examens dans 547 centres répartis sur tout le territoire, alors que ce nombre s'élevait à seulement 520 centres l'année dernière. Afin que les examens se déroulent sans anicroche et dans les meilleures conditions, rien n'a été laissé au hasard. Les préparatifs de cette session ont commencé à la fin de l'année dernière avec pour première étape l'inscription des candidats à l'examen du baccalauréat. Ces derniers n'ont pas eu besoin, cette année, de se déplacer et ont effectué leur inscription en ligne, à l'instar des bacheliers libres et ceux des établissements privés. Cette année, le ministère s'y est pris à l'avance pour préparer la session 2012/2013. Première étape : l'inscription des bacheliers qui a débuté dès le mois de novembre dernier. Le ministère s'est ensuite attelé à la préparation des sujets. Deuxième étape: la préparation des sujets de l'examen national dans les différentes sections. Cette phase a débuté le mois de mai dernier car les sujets du bac se préparent un an à l'avance. Dans chaque région, des inspecteurs ont désigné des professeurs de l'enseignement secondaire pour proposer une série de sujets. Une dizaine de sujets dans les différentes matières ont ensuite été soumis à une commission composée d'inspecteurs qui en a évalué le contenu. La sélection faite, les sujets ont ensuite été soumis à l'approbation du ministre de l'Education, à qui échoit le choix final des sujets du baccalauréat. Près de 40.000 enseignants assureront la surveillance des candidats au cours des examens. 25.000 seront mobilisés pour corriger les copies d'examen . Le scénario de la fuite qui a eu lieu l'année dernière ne devra pas se répéter cette année. Le sujet d'arabe de la section littéraire avait, en effet, été dévoilé l'année dernière par un agent de la délégation régionale de Ben Arous qui s'était introduit discrètement dans la pièce où se trouvaient les sujets d'examen dans le centre de dépôt de Radès et qui l'avait ensuite communiqué à un élève. Eviter les fraudes et les fuites Cette année, tous les centres de dépôt ont, non seulement été placés sous la responsabilité directe des commissaires régionaux mais ils ont, par ailleurs, été équipés de caméras de surveillance connectés 24h/24 aux commissariats régionaux et à la direction générale des examens. La mise sous scellés des sujets du baccalauréat obéit également cette année à des règles plus strictes. Les sujets ont été glissés dans des enveloppes qui, à leur tour, ont été mises dans des sacs plastiques sécurisés grâce à des scellés. Ces sacs ont été mis à l'intérieur de cartons difficiles à dépaqueter afin de décourager toute tentative de fraude. Le transport des copies d'examens a été placé sous haute surveillance, assuré par l'armée. Elles ont été transportées dans des avions militaires puis acheminées par des camions militaires vers les centres de dépôt d'examen. Les techniques antisèches utilisées par les élèves figurent parmi les objets de préoccupation du ministère qui a collaboré avec le ministère des Technologies de l'information et de la communication afin d'installer dans les prochaines années un système sophistiqué à l'intérieur des établissements, permettant de brouiller les signaux et les messages sms afin d'éviter que les candidats ne communiquent avec des personnes se trouvant à l'extérieur des classes et des centres d'examen. I.H.