L' Association tunisienne de défense des droits de l'enfant, avec le soutien d'organisations syndicales, appelle la société civile à se mobiliser pour défendre les droits de l'enfant. Une manifestation est prévue pour le dimanche 16 juin, Journée nationale de l'enfant, devant le siège de l'Assemblée nationale constituante à 11h. L'article de la constitution sur les droits de l'enfant est très critiqué par les défenseurs des droits de l'enfant. La principale raison est que ce texte place les parents comme premier garant des droits de l'enfant. L' Association tunisienne de défense des droits de l'enfant (ATDDE), la chambre syndicale nationale des crèches et jardins d'enfants, la chambre syndicale des écoles privées et le syndicat de base des enseignants du primaire et du secondaire organisent une manifestation pour que l'article en question soit amélioré. Ils revendiquent l'inscription de l'Etat comme premier responsable des droits des enfants. L'objectif est d'éliminer tout risque d'avoir une constitution qui permette un désistement de l'Etat de son obligation à garantir la dignité, la santé, la justice dans l'égalité des chances, à tous les enfants sans discrimination. «Notre appel est un cri d'alarme face au risque d'institutionnalisation de l'inégalité sociale dès la naissance», est-il expliqué dans un communiqué de l'Atdde. Création d'une instance indépendante L'Atdde et les syndicalistes revendiquent également la création d'une instance indépendante qui veille à l'application et au respect des droits de l'enfant dans toutes les régions, pour toutes les catégories sociales confondues, dans les campagnes et dans les villes. La mise en place d'une telle institution permettrait de réduire l'écart entre ce qui est énoncé sur le papier et ce qui est appliqué dans la réalité. À l'heure qu'il est, trop d'enfants ne jouissent pas de droits élémentaires en dépit de l'existence d'un cadre juridique en faveur de l'enfance. Un de ces droits est l'accès à l'enseignement de base, par exemple. Bien qu'il soit obligatoire, 15.966 enfants ont abandonné l'école en 2008 et 65.631 autres ont quitté le collège, selon un rapport de l'Unicef. La Tunisie est en marche vers une nouvelle constitution; c'est donc le moment, pour tous ceux qui se sentent concernés, d'agir afin de garantir aux enfants la meilleure protection qui soit. * Traduction non officielle de l'article 46 de la Constitution (juin 2013): L'enfant a le droit d'avoir de ses parents et de l'Etat la garantie de la dignité, de la santé, des soins, de l'éducation et de l'enseignement. L'Etat assure toutes sortes de protection aux enfants sans discrimination et suivant le principe de l'intérêt supérieur de l'enfant.