Les dissidents déterminés à faire annuler le congrès prévu début juillet «Le congrès national exceptionnel d'Ettakatol se tiendra dans les prochaines semaines. Nous nous employons actuellement à restructurer le parti, à y faire revenir ceux qui l'ont quitté et à recruter de nouveaux militants. Quant à la possibilité de rejoindre le Front populaire, nous n'avons eu aucun contact avec les responsables de cette coalition. Pour ce qui est du courant réformateur (Ndlr : le courant réformateur est une autre branche dissidente au sein d'Ettakatol), il n'a aucune qualité pour intenter un procès de retrait de confiance à l'encontre de la direction de Ben Jaâfar comme l'a annoncé Abdelbasset Sammari, porte-parole de ce courant», a notamment souligné Hédi Manaï, coordinateur général de la coordination nationale des structures légitimes d'Ettakatol issues du congrès de mai 2009. Contacté par La Presse pour plus d'éclaircissements sur les actions que la coordination générale va entreprendre en vue de s'opposer à la tenue du congrès d'Ettakatol annoncé par la direction de Ben Jaâfar et qui se tiendra les 5, 6 et 7 juillet prochain, Hédi Manaii précise : «J'ai déposé, en ma qualité de coordinateur général des structures légitimes élues lors du congrès de 2009, une plainte auprès de la justice en vue de faire annuler les décisions prises par la direction de Ben Jaâfar. Les décisions que je considère comme contraires au règlement intérieur du parti concernent l'élargissement du nombre des membres du bureau politique et du Conseil national et la création d'une instance non prévue par le règlement intérieur qu'ils ont appelée le secrétariat exécutif transitoire. Cette instance comprend 13 membres nommés par Ben Jaâfar et appartiennent tous à la capitale. Le tribunal de première instance de Tunis a décidé l'examen de l'affaire lors de l'audience du 27 septembre prochain. Et comme la direction de Ben Jaâfar vient de décider la tenue d'un congrès que nous considérons comme illégal les 5, 6 et 7 juillet, nous avons décidé d'intenter un procès en référé, au début de la semaine prochaine, demandant au tribunal de déclarer nulle l'exécution des décisions prises par Ben Jaâfar, dans l'attente de l'examen de l'affaire désignée pour le 27 septembre prochain, ce qui revient à dire qu'au cas où le Tribunal rendrait une décision en référé en notre faveur, le congrès de début juillet ne pourra pas se tenir comme annoncé». «La réconciliation n'étant plus à l'ordre du jour, en dépit de toutes nos démarches de renouer le dialogue avec la direction de Ben Jaâfar et de réviser les décisions objet de désaccord, nous avons été contraints de lui envoyer une notification, par le biais d'un huissier de justice, lui demandant de nous délivrer les documents du parti et de nous remettre les clés du siège du parti, en notre qualité de responsables légitimes d'Ettakatol. Malheureusement, notre action est restée sans suite», relève encore Hédi Manaï. Interrogé sur le nombre exact des membres du Conseil national (se proclamant toujours légitimes du fait de leur élection lors du congrès de 2009) ayant signé la motion de retrait de confiance à la direction de Ben Jaâfar, notre source précise «qu'ils sont au nombre de 37 sur 53 réunissant les deux tiers qu'exige le règlement intérieur du parti». Il fait remarquer, d'autre part, que le Conseil national comptait en 2009 quelque 66 membres, mais ils s'est réduit entre temps à 53 uniquement du fait du décès de certains, de la dissidence d'autres membres ayant rejoint d'autres partis et de la démission du reste.