Les «voilées» promettent une riposte sérieuse Instructions données pour arrêter et expulser les Femen attendues incessamment en Tunisie Assisterons-nous prochainement à de nouvelles «parades de nudisme» dans nos murs ? Nous sommes tentés, ou presque, de répondre par «oui», rien qu'en se référant aux dernières nouvelles distillées par les médias occidentaux et qui font état de «la détermination des militantes de Femen à revenir à la charge en Tunisie pour ‘‘venger'' leurs quatre camarades emprisonnées récemment par la justice tunisienne». Selon les mêmes sources, le «come-back des seins nus» sera signé à l'occasion de la venue en Tunisie, prévue pour début juillet, du président français François Hollande. Une nouvelle ‘‘invasion'' qui pourrait prendre des dimensions autrement plus sensationnelles quand on sait qu'elle verrait une participation plus massive des Femen arrivées d'Europe (France, Allemagne, Russie, Hollande, Ukraine...) et même d'Amérique, dans un bras de fer qui semble avoir atteint le point de non-retour. C'est d'autant plus vrai que : 1 – Des chancelleries occidentales s'en mêlent déjà, soit au nom de la défense des droits de l'Homme, soit dans le cadre de la mise en exécution d'agendas politiques bien déterminés. 2 – La mobilisation inédite dans ce genre d'affaires de mœurs d'avocats étrangers. 3 – La condamnation ferme par la France et l'Allemagne des peines infligées récemment aux activistes Femen tunisienne, françaises et allemande. 4 – Le lancement, en Europe et aux USA, d'une fulgurante campagne médiatique antireligieuse à l'encontre de la Tunisie afin d'obtenir la remise en liberté desdites activistes. Deux sœurs ennemies face à face Entre-temps, se poursuit en Tunisie la guerre des coulisses entre les...sœurs ennemies des deux camps, sous la forme de mises en cause qui font rage. D'un côté, des conservatrices qui crient au scandale et à une volonté délibérée de nuire aux traditions de l'authenticité arabo-musulmane du pays. De l'autre, une gent féminine qui prône l'imposition de la vision des seins nus pour préserver la liberté de la femme. Désormais cible des tabloïds et au cœur de l'actualité sur la toile, ce sujet, jusque-là tabou, est sans doute promu à des jours difficiles et incertains, étant donné la détermination des deux camps à...aller de l'avant dans leurs profonds antagonismes. Hajer B., 21 ans, étudiante à l'Ecole des beaux arts, assure ne pas rougir de la sympathie qu'elle voue au groupe Femen. «Je ne peux que le défendre avec acharnement», nous confie-t-elle. Et d'expliquer : «Voilà une association qui mérite respect et soutien pour sa bravoure et la justesse de ses positions qui entrent dans le cadre de la défense des droits de la femme, surtout dans un pays comme le nôtre follement embarqué qu'il est dans un injuste programme d'islamisation rampante. Il va sans dire que la femme tunisienne qui joue aujourd'hui un rôle prépondérant, voire vital, dans la société ne mérite pas qu'on la prive, du jour ou lendemain, d'une liberté vieille d'un demi siècle et chèrement acquise». Hajer, bien que visiblement «in» et ravissante, ne semble pas pour autant prête à... exhiber ses charmes pour les beaux yeux des Femen. «Ce n'est peut-être pas le moment», répond-t-elle, en souriant, avant d'affirmer que «l'exploit d'Amina Seboui va assurément faire tâche d'huile dans un proche avenir, dans un pays où de plus en plus nombreuses sont les jeunes Tunisiennes prêtes à se couper en quatre pour éviter qu'on leur impose le hijab ou le niqab». En face, Rafika S., 28 ans, animatrice dans un jardin d'enfants sis à la cité Ghazala, ne l'entend pas de cette oreille. Enveloppée dans son hijab qu'elle arbore fièrement, elle admet, curieusement décontractée, que «ces diablesses de Femen ne devront absolument pas avoir droit de cité dans un pays typiquement arabo-musulman. Pour moi, prétendre défendre une cause en manifestant, les seins nus, sur la voie publique, est une preuve de lâcheté et une atteinte outrancière et choquante à nos traditions. C'est là aussi une affreuse solution de facilité à laquelle n'optent que celles qui ont le goût du scandale, telles que les prostituées les streaptiseuses et celles qui n'ont plus d'avenir». Et de conclure, moins ‘‘orageuse'' : «Les moyens propagandistes ne manquent pourtant pas. Il y a les meetings, les séminaires et les médias pour s'exprimer, pour donner libre cours à ses opinions, bref pour faire pression sur le pouvoir politique en place. Regardez ce qu'ont fait les inoubliables combattantes que furent Indira Ghandi, Benazir Bhutto, Margaret Thatcher, et autres mère Thérése qui avaient fait sensation dans le monde entier, non pas avec un corps dénudé, mais au prix d'exploits politiques retentissants que l'histoire retiendra éternellement». Alerte aux seins nus Volet sécuritaire, on semble prêt pour les prochaines parades des seins nus que nous promettent les médias occidentaux pour les jours à venir. En effet, nous apprenons que des instructions fermes ont été récemment données pour espérer endiguer ce nouveau fléau. Et cela, en imposant un contrôle rigoureux aux frontières afin d'empêcher le débarquement en Tunisie de toute visiteuse soupçonnée d'appartenance au mouvement Femen. L'arrestation, avertit-on sera immédiatement suivie d'expulsion vers le pays de provenance. La police tunisienne avait déjà expulsé trois activistes de Femen (deux d'Ukraine et l'autre de Biélorussie) venues récemment pour un tour de striptease promis devant le palais de justice, à l'occasion de la comparution de quatre de leurs copines dont notre compatriote Amina Seboui, alias «Amina Tyler».