L'effervescence était de mise durant ces deux premiers jours du Fact (Forum des associations culturelles) qui a pris fin hier à Hammamet-Sud Une centaine de participants sont venus de différentes régions de la République, pour réfléchir à des recommandations qui constitueraient une éventuelle assise à une politique culturelle possible. Le mot d'ordre lancé aux créateurs et acteurs culturels invités, et dont ils sont déjà convaincus, est le suivant : il n'y a pas de transition démocratique sans transition culturelle. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence de Christine Merkel, directrice à la commission allemande pour l'Unesco, Youssef Seddik, penseur, philosophe et président d'honneur du Fact, et des experts en matière de politique culturelle. Ce sont C. Merkel et Elyes Baccar, directeur exécutif du Fact, qui ont présenté le projet, initié par Actif (Association Culturelle Tunisienne pour l'Insertion et la Formation), en coopération avec la commission allemande pour l'Unesco et qui s'inscrit dans le cadre du partenariat germano-tunisien pour la transition. Par la même occasion, on nous a informé que ce genre de projet, dont l'objectif est de définir l'avenir, a déjà eu lieu dans 130 pays de toutes les régions du monde. Elyès Baccar a évoqué l'exemple de l'Algérie et de la Turquie. Concernant le forum tunisien, les associations, fédérations, personnalités culturelles ou artistiques doivent adhérer à un minimum de principes et de valeurs qui permettront une mise en commun des idées et des projections à venir. Ces valeurs et principes sont : l'adhésion aux principes des Droits de l'homme, et son intégration totale dans la Constitution tunisienne, adhésion aux principes de la déclaration sur la diversité culturelle de l'Unesco 2005, adhésion aux principes de la Convention internationale des Droits de l'enfant, adhésion aux principes du code du statut personnel de la femme en Tunisie et avoir eu au moins une activité culturelle professionnelle ou associative entre les années 2011 et 2012. Les recommandations en trois couleurs et trois temps Le lendemain, soit le vendredi 21 juin, le coup d'envoi a été donné pour les ateliers qui avaient pour mission de réfléchir sur neuf recommandations organisées en trois couleurs (rouge, orange et vert) et trois temps (urgent, moyen et long terme). Mais en prélude à ces 11 ateliers organisés par thème, et qui ont duré toute une journée, l'Espagnol Jordi Balta, de l'organisation Inter Art, spécialisée dans les domaines de la politique culturelle, de la recherche et de l'accompagnement et de la mise en œuvre de projets, a bien voulu faire part de son expérience aux participants, proposer quelques idées, poser les bonnes questions, et expliquer le concept de la «gouvernance culturelle» qui vient révolutionner cette approche traditionnelle de la politique culturelle. En fin de journée, les participants devaient formuler leurs recommandations, les écrire et les confier aux organisateurs. En attendant de faire part à tout le monde des résultats des ateliers pendant la séance de clôture prévue pour aujourd'hui, dimanche, les acteurs culturels ont encore eu du pain sur la planche. Partage des expériences Ils devaient se réorganiser en différentes commissions spécialisées (théâtre, cinéma, musique, arts alternatifs, etc.) et réfléchir sur de nouvelles recommandations, dans le sens des priorités, citées plus haut. Toujours en avant-goût des travaux, les organisateurs ont veillé à l'échange et au partage des expériences. C'est ainsi qu'une rencontre a eu lieu avec Ghita Khaldi, membre de l'association «Racines» et spécialiste en politique culturelle au Maroc, et Sarhane Ada, spécialiste en politique culturelle turque qui s'est adressé aux participants du Fact, sur Skype, en direct d'Istanbul.