Sofia Bahri, directrice générale du Cetime, pense que le recul enregistré par le secteur des industries mécaniques, électriques et électroniques (Imee) n'est point alarmant et qu'il serait plutôt lié au contexte international marqué par la crise. Selon elle, le plus important demeure le fait que les entreprises tunisiennes restent compétitives malgré ce contexte difficile. Elle souligne, par ailleurs, qu'un tel contexte peut s'avérer parfois porteur et propice au développement; il peut, en effet, offrir l'occasion pour s'autoévaluer et établir une stratégie de développement efficace qui sert la compétitivité de l'entreprise et du secteur. Dans ce même ordre d'idées, elle relève que le Cetime se penche, actuellement, sur cette question avec le ministère de l'industrie, à savoir «comment profiter de ce moment de stagnation, pour se mettre à niveau et être plus compétitif». Plusieurs actions sont conduites pour atteindre cet objectif, ajoute-t-elle, il y a notamment le projet Pcam( Programme l'appui à la compétitivité des entreprises et à la facilitation de l'accès au marché) appuyé par l'UE. Assistance technique Dans le cadre de ce programme, le Cetime intervient sur le terrain afin d'offrir aux entreprises toute l'assistance technique nécessaire pour se mettre à niveau conformément aux exigences de l'UE. La directrice du Cetime souligne que 225 entreprises du secteur Imee bénéficieront de l'accompagnement immatériel prévu dans le cadre de ce programme. Des investissements matériels sont, également, prévus pour apporter aux entreprises toute l'infrastructure nécessaire pour améliorer la qualité de leurs produits. Il s'agit, entre autres d'installer de nouveaux laboratoires tels ceux CEM (compatibilité électromagnétique) ou encore photovoltaïque. Elle relève qu'il est important de noter que l'investissement en matière d'infrastructure-qualité dans le secteur Imee a suivi son cours en dépit du contexte particulier vécu par la Tunisie. Quels sont les principaux problèmes que connaît le secteur Imee ? A cette question, S. Bahri répond que c'est un secteur qui subit, surtout, les conséquences de la crise mondiale. Elle affirme, par ailleurs, que les entreprises qui tablent sur la qualité que ce soit dans l'industrie automobile ou aéronautique ne rencontrent pas de problèmes importants même si elles peuvent enregistrer des baisses au niveau du volume de production. Grands groupes Elle ajoute que sur le marché tunisien, les donneurs d'ordre du secteur Imee sont de grands groupes qui attendent, surtout, une réactivité de la part des entreprises. Notre interlocutrice pense que les entreprises qui ont investi dans l'innovation technologique seraient en train de récolter les fruits et que celles qui ne l'ont pas fait pensent, maintenant, ,à s'y mettre. S'agissant de la chute connue par les exportations du secteur depuis le 14 janvier, S. Bahri précise que le secteur a, certainement, vu sa croissance décélérer, amis que cette décélération n'est pas la première qu'il connaît au cours des dernières années; elle cite, à ce propos, le recul enregistré en 2008. «Etant en contact quotidien avec les entreprises, je constate que la machine continue à tourner même si les commandes sont en deçà des attentes», relève, encore, la directrice du Cetime et d'ajouter que «nos entreprises demeurent compétitives d'un point de vue qualitatif, à savoir capables d'offrir des produits de qualité et à haute valeur ajoutée». Le Cetime veille, de son côté, à offrir aux acteurs du secteur tous les moyens techniques et l'assistance nécessaire pour en améliorer la compétitivité. C'est à ce propos que de nouveaux laboratoires sont en cours d'installation, des formations techniques offertes au personnel des entreprises mais aussi des certifications-métiers proposés aux chercheurs d'emploi. Tous ces axes convergent dans une même direction, souligne encore S. Bahri, il s'agit d'accompagner l'entreprise tout en améliorant les services offerts à travers, notamment, le développement des capacités internes et la réallocation des ressources.