Saisie de produits de contrebande et rappel à l'ordre des personnes qui font fi de la réglementation en vigueur en matière d'importation et d'exportation La contrebande fausse les règles de la concurrence que ce soit pour les importations ou les exportations illégales. En effet, certaines personnes n'hésitent pas à exploiter ce créneau pour faire des bénéfices, quitte à mettre l'économie nationale en péril. Ils étudient très bien le marché tunisien pour identifier les besoins et importent des produits —parfois de qualité médiocre— pour les vendre dans les principaux points de consommation. Les marchés parallèles et hebdomadaires constituent des espaces idéaux pour écouler ces produits qui présentent des risques pour la santé, tels que les denrées alimentaires ou les cosmétiques qui n'ont pas fait l'objet d'analyses ou autres. Cette activité est encouragée par la forte demande des consommateurs qui se rabattent sur ces produits importés à prix abordables, qui ne sont pas disponibles dans tous les commerces organisés, et même si la marque est sur les étalages le prix est hors de portée. Mais une telle activité fausse le jeu de la concurrence dans la mesure où les contrebandiers qui visent aussi à inonder le marché ne paient pas les frais supportés par les commerçants agréés comme les salaires, les cotisations sociales, les loyers... C'est pour cela que leurs prix sont bas. En tout cas, les agents de la Douane sont aux aguets pour contrecarrer cette importation illégale qui peut porter préjudice à l'économie. Récemment, en effet, la Douane a saisi des marchandises provenant de la contrebande. Manque à gagner Le 18 juin dernier, à Gabès, les agents de la Douane ont arrêté une cargaison transportant plusieurs produits d'une valeur estimée à 5 MD. Cette somme pèse lourd dans l'économie tunisienne et peut aider les jeunes à financer leurs projets. L'opération de contrôle sur le GP1 au niveau de la localité de Kettana relevant du gouvernorat de Gabès a donc donné des résultats positifs. Car plusieurs contrôles s'avèrent parfois non fructueux malgré une recherche minutieuse qui dure plusieurs minutes. Parmi les produits importés illégalement, on peut citer, à titre d'exemple, des téléphones cellulaires, des smartphones, des caméscopes et même des consoles de jeux, des chaussures de sport et des produits cosmétiques. Si ces objets étaient commercialisés sur le marché, le commerce organisé aurait sans doute souffert d'un manque à gagner. Les articles des technologies numériques sont particulièrement chers mais intéressent de nombreux citoyens qui cherchent les dernières innovations en la matière. La Douane a également saisi 47.500 paquets de cigarettes. Déjà sur le marché parallèle, les fumeurs ont l'embarras du choix et peuvent se procurer un paquet de cigarettes de marque —on parle de contrefaçon— à 1d,500. Les régies de tabac tunisiennes n'ont qu'à bien se tenir devant cette affluence des marques étrangères qui sont disponibles partout à prix modique. On encourage ainsi les jeunes à fumer et donc à porter atteinte à leur santé à long terme. D'ailleurs, même le 12 juin dernier, les services de la Douane ont confisqué des quantités de cigarettes introduites dans notre pays par la contrebande. Le butin est de 47.500 paquets de cigarettes de différentes marques étrangères d'une valeur estimée à environ 200 mille dinars. Un travail éprouvant De telles opérations illégales considérées comme des infractions sont sanctionnées car les contrebandiers cherchent, en premier lieu, à faire des gains personnels sans tenir compte des risques infligés à l'économie nationale, à la santé et à la sécurité des personnes ciblées par ces produits. Cependant, les contrebandiers trouvent parfois le moyen de s'enfuir alors que d'autres sont maîtrisés par les agents de la Douane qui mènent jour et nuit un travail éprouvant pour protéger notre économie. Du 1er au 15 juin, les agents de la Douane ont arrêté des contrebandiers qui voulaient faire entrer environ 20 kilogrammes de faux bijoux d'une valeur estimée quand même à 234 mille dinars. Même les produits agricoles n'échappent pas aux activités de la contrebande puisque, le 12 juin, les douaniers ont fait échouer une opération de contrebande d'une quantité de pommes de l'ordre de 4 tonnes dans la région de Tunis-Sud. Outre 8.500 cartouches de cigarettes de diverses marques et de 1.240 kg de Maâssel (tabac pour le narguilé) d'une valeur estimée à 250 mille dinars, les agents de la Douane ont confisqué d'importantes quantités de carburant estimées à 47 mille litres d'une valeur avoisinant 56 mille dinars. Ces produits, dont la qualité est quelconque, sont généralement commercialisés à des prix moins bas que ceux pratiqués dans les stations-services. Immobilisés devant leurs camions ou camionnettes dont la cargaison est remplie de bidons de toutes les couleurs, ces contrebandiers —qui délèguent parfois d'autres personnes pour effectuer l'opération commerciale— servent leurs clients sur les routes. Mais la contrebande concerne aussi l'exportation illégale. Plusieurs contrebandiers achètent en gros des produits agricoles et alimentaires compensés du marché tunisien pour aller les revendre dans les pays voisins à des prix assez bas, compte tenu du pouvoir d'achat des consommateurs. Les douaniers ont pu saisir plusieurs produits destinés à l'importation illégale, mais certaines personnes ont réussi à mener jusqu'au bout leur opération. La fuite de ces produits destinés, en principe pour le marché tunisien, contribue à l'augmentation des prix. Le travail cohérent entre les différents départements concernés —à savoir la Douane, les ministères du Commerce, de l'Intérieur et la Défense— ne peut que donner des résultats probants en rappelant à l'ordre les contrebandiers qui ont toujours marqué leur présence sur la scène économique tunisienne. C'est un processus de longue haleine qui exige la mobilisation des ressources matérielles et humaines en nombre suffisant pour la protection de l'économie nationale.