Persistance du suspense quant au «sort» de Hamadi Jebali, Abdelfattah Mourou et Ameur Laârayedh. Le cheikh Rached Ghannouchi est passé par là Finalement, tout le monde est resté sur sa faim au terme du congrès tenu, le week-end dernier, par le Conseil de la choura, autorité suprême d'Ennahdha. Le goût d'inachevé «déploré» par plusieurs congressistes a été engendré par le report, aux calendes grecques, de la prise d'une décision finale sur deux principaux sujets, à savoir l'annonce du nouveau projet de restructuration du mouvement et la fixation du sort des trois poids lourds que sont Hamadi Jebali, Abdelfattah Mourou et Ameur Laârayedh. Concernant la première question, unanimité a été faite autour de l'examen dudit projet à une date ultérieure. L'on sait que ce projet, vaillamment défendu par plusieurs membres du Conseil de la choura, se propose de scinder Ennahdha en deux structures: l'une à vocation idéologique et donc exclusivement orientée vers la diffusion de l'Islam, et l'autre à des fins spécifiquement politiques, l'appétit du pouvoir venant en mangeant ! Toujours est-il, a-t-on constaté dans les coulises du mouvement, que le principe de la réalisation de ce projet a été retenu. Partiront, partiront pas ? En ce qui concerne maintenant le second point pourtant épinglé à l'ordre du jour des travaux du Conseil de la choura, il est curieux de constater qu'il a été passé sous silence. Les raisons? Cela va, renseignements pris, de la longueur des débats à la priorité accordée aux sujets d'actualité, en passant par la volonté manifestée par Rached Ghannouchi de se garder «de prendre des décisions hâtives qui pourraient heurter la sérénité d'un mouvement déjà livré à des batailles autrement plus stratégiques». N'empêche que «ces trois dirigeants sont encore bien là où ils se trouvent au service d'un parti qui a toujours besoin de leur expérience», rassure-t-on dans les coulisses du mouvement, tranchant ainsi avec les rumeurs qui font état de leur intention de partir sous d'autres cieux. D'ailleurs, un Hamadi Jebali, visiblement radieux, s'est montré très actif tout au long des travaux de ce congrès. De quoi augmenter ses chances d'être choisi comme candidat d'Ennahdha à la prochaine élection présidentielle. Un «challenge» qui lui va comme un gant et qui risquerait de ne pas échoir à un Abdelfattah Mourou que les dernières déclarations fracassantes et presque bouleversantes pour Ennahdha ont mis à mal. Odeur d'élections Sur un autre plan, le congrès du Conseil de la choura a consacré la part du lion de ses travaux aux préparatifs des prochaines élections présidentielle et législatives. Ainsi, a-t-il été décidé de multiplier les meetings, de générer une meilleure mobilisation des structures régionales et locales du parti et d'ouvrir plus de portes à la nouvelle vague des jeunes nahdhaouis. Dans la foulée, unanimité a été faite autour de la nécessité de renforcer l'union sacrée pour permettre à Ennahdha d'affronter, avec le maximum d'atouts, les nombreux défis qui l'attendent sur plusieurs fronts, particulièrement ceux de la Constitution, de l'opposition, du terrorisme, des LPR et de la lutte contre la corruption. Signalons, enfin que le Conseil de la choura a promis de se réunir dans les tout prochains jours, dans le cadre du suivi.