Le syndrome de la commissionnite a-t-il atteint l'Assemblée nationale constituante, de manière à ce que les commissions déjà constituées n'ont pas accompli les travaux dont elles sont chargées ou n'arrivent pas tout simplement à se réunir. La commission de tri des candidats à la prochaine Instance supérieure indépendante des élections (Isie) peine à achever ses travaux entamés depuis mars dernier et ayant connu plusieurs rebondissements dont le plus spectaculaire est celui relatif à l'intervention en juin dernier du Tribunal administratif ordonnant l'annulation de la grille d'évaluation des candidats et le retour à la case départ. «La réunion du mardi 9 juillet au cours de laquelle la commission devait parvenir à un consensus sur le choix des 12 candidats restants sur les 36 qui seront soumis au vote des constituants a été un échec total», précise une source auprès de la commission. «Nous avons déjà sélectionné 24 candidats et il nous restait à choisir les 12 restants qui représentent les enseignants universitaires, les avocats et les huissiers-notaires. Malheureusement, le blocage est toujours le même. Les représentants d'Ennahdha refusent toujours de retenir la candidature du Pr Chafik Sarsar auquel ils reprochent le fait d'avoir appartenu à l'ancienne Isie, outre ses idées politiques qu'ils jugent libérales sinon de gauche», ajoute notre source. Il en est de même, reconnaît notre interlocuteur, pour ce qui est des membres de la commission appartenant à l'opposition qui «rejettent, de leur côté, la candidature du Pr Kamel Ben Messaoud qu'ils considèrent comme le candidat d'Ennahdha». Peut-il y avoir une solution de compromis pour sortir du blocage et permettre à la commission d'achever ses travaux dans les délais annoncés et déjà dépassés à plusieurs reprises ? «Oui, précise la même source les constituants de l'opposition ont proposé de retenir les deux candidats dans la liste des 36 candidats définitifs (qui seront dans ce cas 37 candidats) et de demander à la séance plénière d'y trancher en votant soit pour le Pr Sarsar ou pour le Pr Ben Messaoud. Encore une fois, les représentants d'Ennahdha ont opposé une fin de non-recevoir catégorique à notre suggestion et nous nous sommes retrouvés à la case départ». Quant à la prochaine réunion de la commission, «personne ne peut avancer de date dans la mesure où nous attendons toujours une décision de la part du Dr Ben Jaâfar, président de l'ANC». Reste une grande énigme: il s'agit de la date tant attendue des prochaines élections que seule l'Instance des élections est habilitée à fixer.