L'équipe de Tunisie ne risque pas que l'élimination en terre marocaine Plus que la défaite face au Maroc, ce sont les déclarations du sélectionneur qui ont choqué l'opinion publique sportive. Un revers à Sousse face au Maroc qui risque de nous bouter hors d'un Chan dont nous sommes détenteurs, et voilà Nabil Maâloul qui se dit «très content de la prestation des siens», et que «comme nous avions été battus à l'aller, on peut très bien arracher la qualification à Tanger». Comment? Pourquoi? Avec quelle tactique et quels joueurs? Ça, personne ne le sait et seul le sélectionneur national en détient le secret. Contestations Pis encore, le président de la FTF, présent au Stade olympique à Sousse, hué et contesté au même titre que «son» sélectionneur, a été encore plus loin dans l'absurdité, l'inconscience et le cynisme. «A Sousse, l'objectif pour le sélectionneur était de voir s'il y a quelques éléments capables de faire partie de l'équipe "A" appelée à disputer les prochaines rencontres de la Coupe du monde». Voilà que Wadii Jery se met à parler comme Nabil Maâloul. Comme si la Tunisie n'avait pas perdu face au Maroc, comme si elle ne risquait pas de se faire éliminer et comme si elle ne continuait pas à dégringoler dans le classement Fifa. Enfin, quand on a un staff comme le sien et qu'on prétend tout voir et tout savoir, comment se fait-il qu'on attend la fin de saison et la trêve estivale pour voir si quelques joueurs locaux sont susceptibles d'intégrer l'équipe «A». Preuve supplémentaire de ce que nous avons toujours reproché au sélectionneur national : ne pas donner leur chance aux joueurs locaux et faire confiance et jouer à tout prix nos professionnels à l'étranger. Automatismes et choix tactiques Le résultat est là : en dépit du talent réel de plusieurs éléments, nos locaux ont été battus à Sousse par les Marocains parce qu'ils n'ont pas eu le temps de jouer ensemble. Parce qu'ils n'ont tout simplement pas de temps de jeu. Et ce ne sont pas les quelques cadres appelés par le sélectionneur qui peuvent en faire une équipe. Toujours est-il qu'il y a encore un match à disputer, un derby qui —il est vrai ne passionne plus les Tunisiens— peut avoir son importance sur le plan du résultat mais aussi celui moral. Le résultat, c'est l'enjeu d'une qualification au Chan en Afrique du Sud. Qualifiés, nous pourrons préparer le Cap-Vert et le dernier tour qualificatif pour la phase finale de la Coupe du monde avec davantage de quiétude. Vaincus ou éliminés, c'est la polémique qui s'installe autour de l'équipe nationale et la fédération. Sur un autre plan, enfin, le sélectionneur sera déchiré entre la nécessité de marquer, donc d'attaquer et celui de ne pas — trop— se découvrir face à une formation marocaine qui n'hésitera pas à en profiter. Match à hauts risques. Dans tous les sens du terme.