Garder à tout prix le monopole de la gestion du port de Radès, serait à l'origine du récent mouvement social, le plus long de l'histoire de la Stam Plusieurs métiers relatifs au transport, dédouanement, entreposage... des marchandises se développent autour du port de Radès. Et ces entreprises qui évoluent au rythme de l'activité portuaire sont les premières à encaisser les effets des variations de la cadence. Slim Cheffi, membre du bureau régional de Tunis de la Conect, précise que les petites structures pourraient gérer la situation en imputant ces journées improductives sur le congé annuel. Mais le problème demeure entier pour les PME en manque de matières premières. Pour l'un de ces clients, les neuf conteneurs coincés au port sont l'équivalent d'une dizaine de jours de travail pour son entreprise qui compte 150 ouvriers. «Le décalage dans l'enlèvement de ces conteneurs se répercute par des charges indirectes supplémentaires non négligeables», précise le transitaire. De même, sur le plan de l'approvisionnement des marchés: «On va parler plutôt de pénurie que de cherté pour quelques produits», renchérit-il. Cette fois, toutes les entreprises sont bloquées, à l'import comme à l'export. Et ce, pour de longues journées. Avec la montée du mercure, dit-il, le risque de périssabilité des marchandises s'accroit. En effet, «la température dans les conteneurs exposés au soleil passe au triple», estime-t-il. Le problème du port de Radès n'est pas nouveau. «De visu, on remarque la faible activité des grues», avance le transitaire. «Parfois, on retire le bon de levée de la marchandise alors qu'elle demeure encore sur le bateau». Ceci est dû, probablement, au monopole de la STAM sur le port. «Sur les autres ports du pays qui sont gérés par des compagnies privées, la situation est de loin meilleure», martèle-t-il. A cet égard, il rappelle que les deux nouveaux quais sont d'une importance extrême, vu leur conception adéquate au trafic des conteneurs. «Vaut mieux faire un appel d'offres international pour l'exploitation de ces deux quais. Et si la STAM remporte cet appel d'offres, on ne peut que la saluer», propose le transitaire. Et c'est là les dessous du dernier mouvement social, le plus long de l'histoire de la Stam : garder le monopole de la gestion du port de Radès à n'importe quel prix. Outre la concurrence, le transitaire met l'accent sur le besoin en port en eaux profondes. «On pourrait attirer de l'activité puisque les ports à proximité, notamment de Malte, sont saturés», relève-t-il. Par ailleurs, la Tunisie pourrait attirer d'autres opérateurs qui sillonnent la Méditerranée, jusque-là, peu intéressés par la destination tunisienne.