J'ai appris la triste nouvelle en sortant de la séance exceptionnelle de l'ANC où nous avons écouté les trois présidents évoquer la fin proche de la phase transitoire. Après ces discours d'espoir, j'ai reçu comme un choc, ce crime abominable perpétré en plein mois de Ramadan, devant la maison du défunt, devant sa famille et lors d'un jour de fête nationale, le 25 juillet. Ce message est un défi car celui ou ceux qui ont commis ce meurtre ne visent pas Mohamed Brahmi en sa personne mais l'unité nationale et le processus démocratique en Tunisie. Le but c'est de faire entrer le pays dans une phase de chaos et d'interrompre le processus et cette expérience tunisienne qui, aux yeux de plusieurs observateurs étrangers, est exemplaire. Il faut dire qu'il y avait ces dernières semaines un climat tendu visant à faire entrer le pays dans une phase de tension par des appels à la désobéissance, à la dissolution de l'ANC, l'arrêt du processus transitoire. Et tous les gens qui prônent ce discours en porte la responsabilité. Ainsi, afin d'éviter le chaos et l'escalade nous appelons à arrêter les déclarations extrémistes et violentes qui prônent la désobéissance et importer ce qui se passe en Egypte n'est pas dans la nature du Tunisien qui cherche la stabilité et la paix. Le plus important maintenant à nos yeux et notre position est claire: il faut que le gouvernement trouve les commanditaires et exécutants des deux assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Pour moi, les deux commanditaires peuvent être les mêmes car il s'agit de la même volonté de rupture du processus démocratique et de briser l'unité nationale. Nous avons donc appelé les forces de l'ordre à mettre en place une stratégie pour protéger les personnalités importantes visées ou non visées... Nous appelons la classe politique à s'unir contre la violence et à apaiser leur comportement et leur discours d'autant que le processus démocratique est proche de son terme. Nous appelons la classe politique, à la concertation et à la concordance et au consensus pour la préparation des élections libres et démocratiques.