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La singulière relation des « Frères » au pouvoir
chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 08 - 2013


Par Hmida Ben Romdhane
Les « Frères musulmans » égyptiens ont eu, mardi dernier, l'une des plus grandes frustrations de leur histoire. Après près d'un mois de rassemblements stériles à la place Rabaâ Al Adawya par lesquels ils souhaitaient imposer le retour de leur président écarté par l'armée le 3 juillet, ils ont décidé de frapper « un grand coup » en appelant à une « manifestation millionnaire » pour montrer leur force. L'échec est total et le grand coup s'est révélé être un coup d'épée dans l'eau. La manifestation, de l'avis des observateurs et des journalistes occidentaux, n'a rassemblé que « quelques dizaines de milliers de personnes tout au plus ».
Le résultat immédiat et logique de cet échec est un découragement des islamistes et une plus grande détermination des militaires et des forces de l'ordre à résoudre ce qui est devenu aujourd'hui le principal problème du Caire, le « sit-in de Rabaâ Al Adawya ». Les principales victimes du rassemblement continu des islamistes sont les riverains qui se plaignent d'avoir perdu leur liberté de mouvement. En effet, depuis un mois ces riverains peuvent difficilement sortir de chez eux et pressent les forces de sécurité et l'armée de mettre fin à leur calvaire en dégageant la place.
La question la plus posée en Egypte aujourd'hui est la suivante : jusqu'à quand quelques dizaines de milliers de sit-inneurs rassemblés dans une place publique continueront-ils à rendre infernale la vie de dizaines de millions de personnes ? La chose est maintenant claire pour le monde entier : quelques dizaines de milliers qui exigent le retour de l'ex-président Mohamed Morsi contre des dizaines de millions qui ne veulent plus en entendre parler et qui considèrent l'année passée par le chef islamiste à la tête de l'Etat comme une page noire dans l'histoire du pays.
Ce qui se passe aujourd'hui en Egypte est inédit et la science politique ne manquera certainement pas de se pencher sur cette singularité. Que faire quand deux groupes sociaux de très inégale importance qui se trouvent face à face dans la place publique et dont l'un réclame le pouvoir et l'autre le lui dénie ?
Sur le terrain, l'armée égyptienne a tenté de résoudre le problème en s'alignant sur le groupe le plus nombreux, ou plutôt en répondant aux appels des millions d'Egyptiens qui la suppliaient de destituer le président honni. Cette initiative de l'armée a donné naissance au concept étrange de « coup d'état populaire ». Il n'y a jamais eu dans l'histoire une écrasante majorité du peuple qui supplie l'armée de prendre le pouvoir et d'en écarter les gouvernants civils.
Ce concept original de « coup d'état populaire » n'aurait jamais vu le jour si les « Frères musulmans » étaient un groupement politique ordinaire qui répondait aux critères de la compétition classique pour le pouvoir. Ces critères veulent qu'un gouvernement qui se trouve contesté par des dizaines de millions dans la rue et soutenu par seulement quelques dizaines de milliers, démissionne et se fait oublier. Plus que la peur de se faire renverser par la foule, c'est le respect de soi-même qui devrait normalement pousser un tel gouvernement à la démission. Car un gouvernant qui a un peu de dignité et de grandeur d'âme ne peut jamais accepter de gouverner des dizaines de millions de personnes contre leur gré, comme tenait absolument à le faire Mohamed Morsi.
Pour les « Frères », la relation au pouvoir ne répond en rien aux critères classiques de l'action politique. Pour eux, l'épreuve électorale n'est qu'une formalité sans importance à laquelle ils étaient obligés de se soumettre, puisqu'ils ont échoué pendant 80 ans à prendre le pouvoir par la force. Bien qu'élus par une majorité du corps électoral égyptien, les « Frères » ne reconnaissent qu'en apparence le principe démocratique qui fait du peuple la source de toute légitimité. Au fin fond d'eux-mêmes, l'unique source de légitimité est Dieu et ils sont là pour le défendre. Contre qui ? Contre tous ceux qui ne partagent pas leur conception du monde, de la religion et du pouvoir.
Dans leur fanatisme sans limites, les « Frères » se considèrent comme les représentants de Dieu sur terre, et, par conséquent, quiconque conteste leur pouvoir est un « ennemi de Dieu ». Pour s'en convaincre, il n'y a qu'avoir en tête l'étrange déclaration de Mohamed Badie, le ‘Morched' des « Frères » pour qui « la destitution de Morsi par Al Sissi est plus grave que la destruction de la Kaâba (le lieu le plus sacré de l'Islam) ».
Le nœud du problème, qu'il s'agisse de l'Egypte, de la Tunisie, ou de la Libye, pour ne citer que ces trois pays, se trouve donc intimement lié à la conception singulière des « Frères » qui refusent à la fois les paramètres classiques de la compétition politique et le principe la légitimité populaire. C'est cette singularité qui, en dernière analyse, explique la dégradation catastrophique en si peu de temps des conditions de vie dans les pays où « les Frères » exercent ou ont exercé le pouvoir. D'où leur impopularité croissante et le désir de solides majorités populaires de les voir loin du pouvoir.
HBR


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