Adapter le cursus dans le cadre du projet d'appui à la qualité Des conférenciers de renommée français et maghrébins se sont réunis les 6 et 7 février pour célébrer les 1ères journées de l'Inter-ordre des pharmaciens maghrébins à l'initiative du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, placé sous le thème «L'éducation thérapeutique et la formation continue». Placée sous le haut patronage du Président de la République, cette manifestation constitue une excellente opportunité d'échanges entre les pharmaciens de l'Union du Maghreb Arabe en vue d'accomplir leurs missions dans les meilleures conditions. Les thèmes retenus ont principalement trait à la formation continue. Les conférenciers ont ainsi donné un aperçu exhaustif sur la formation continue, l'intégration de nouvelles connaissances, ainsi que l'évaluation de la situation dans notre espace maghrébin «L'évolution des sciences constitue l'unique garant de la pérennité de la profession de pharmacien. Ce dernier doit être au diapason des nouvelles connaissances médicales et de recherches afin de garantir la confiance de sa clientèle. Son rôle de maillon fondamental et indispensable de la chaîne de santé exige une compétence et une polyvalence», a indiqué Dr Kamel Idir, directeur général de la pharmacie et du médicament. Les conférenciers ont, par ailleurs, indiqué que l'éducation thérapeutique du patient est l'affaire de tous les professionnels de santé impliqués dans la prise en charge des malades. Evoluer vers un enseignement actif Le pharmacien, ajoute Dr Idir, par ses conseils, une information ciblée et un meilleur encadrement, joue un rôle fondamental pour une meilleure prise en charge des soins et une participation efficace aux campagnes de prévention contre le cancer et les maladies émergentes. Le Pr Souad Sfar, doyen de la faculté de Pharmacie de Monastir, a mis l'accent sur la formation initiale du pharmacien : «On tend vers la carte vitale qui contient les contre-indications du patient. Le dossier pharmaceutique est dans ce cas très important. Dans notre pays, nous enregistrons une évolution dans l'exercice pharmaceutique. Nous devons adapter le cursus dans le cadre du projet d'appui à la qualité». Le Pr Sfar a mis, en outre, en exergue la mise en place de l'unité de pharmacie expérimentale. «Dans les universités de pharmacie, on enseignera par résolution de problèmes (simulation de situation réelle). Ainsi, nous tendons à évoluer vers un enseignement par approches de recherche de problèmes, un enseignement actif, pour avoir une formation de qualité et répondre par la même aux standards internationaux». Le conférencier a également abordé le problème du nombre d'étudiants, de plus en plus grandissant. A cet effet, Mme Sfar a souligné que le taux d'encadrement doit être équilibré. Dans l'enseignement de la profession, les conférenciers ont relevé que la Tunisie dispense une formation de qualité et que les diplômes sont de niveau international. Ils répondent à l'exportation de compétences. L'université virtuelle, à l'instar de celle de la France, figure parmi les objectifs de 2014. La réforme du pharmacien omnipraticien est l'un des points forts du pharmacien pluridisciplinaire et polyvalent capable de répondre à toutes les situations. «Ce dernier doit être à même de répondre à toutes les préoccupations de santé du citoyen. C'est le premier conseiller en santé», souligne Mme Sfar, ajoutant que les méthodes enseignées sont des méthodes interactives permettant à l'étudiant de s'autoformer. De son côté, M. Brahim Ghabarou, président du Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens de Tunis, a mis l'accent sur l'importance de la formation continue qui est «capitale pour le pharmacien», a-t-il dit. Et d'ajouter : «Il faut que la formation continue devienne une formation obligatoire. Cette dernière exige la participation du pharmacien, de la faculté et du ministère de la Santé». A la question sur les perspectives de l'industrie pharmaceutique en Tunisie, M. Ghabarou relève que notre marché local a besoin de faire évoluer ses industries d'abord sur les produits génériques; en plus, il faut se mettre en collaboration avec les sociétés internationales. L'organisation de la formation continue en France est le thème abordé par Dr Isabelle Adenot, président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens de France. La conférencière a évoqué les notions de formation initiale et de formation continue, indiquant que l'exercice de la profession est en train de changer. Le pharmacien a l'obligation de proposer le dossier pharmaceutique. On parle de pharmaciens référents, ils se sont engagés en outre dans les programmes de prévention, d'où leur nouvelle mission. Les pharmaciens ont besoin de peu de connaissances en ce qui concerne les médicaments, car il y a des maladies émergentes et des pathologies lourdes. La question cruciale qui se pose, c'est le financement de la formation continue.