Les femmes tunisiennes crieront demain leur colère et leur volonté de contribuer à la recherche d'une sortie de crise La célébration demain, mardi 13 août, de la Fête de la femme revêtira une dimension particulière dans la mesure où elle intervient à un moment où la Tunisie se débat dans une crise politique aiguë. Cette crise, faut-il le rappeler, oppose les sit-inneurs du Bardo qui appellent à la dissolution de l'ANC et à la formation d'un gouvernement de salut national aux légitimistes qui sont toujours attachés aux résultats des élections du 23 octobre 2011 d'où émane le gouvernement actuel. Avec les différentes initiatives pour trouver une sortie à la crise, les femmes s'invitent au débat pour apporter leur contribution spécifique à la dynamique que vit la Tunisie depuis le 25 juillet dernier, date de l'assassinat du martyr Mohamed Brahmi, constituant et coordinateur général du Courant populaire. On apprend, ainsi, qu'à l'initiative de la Coordination féminine «Hraïer Tounès» et en partenariat avec l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) une grande manifestation féminine pacifique sera organisée, demain, en vue de dénoncer la violence, et le terrorisme et pour appeler au respect du droit à la différence et à la consécration de l'égalité totale et effective entre les hommes et les femmes. Une source informée auprès des organisateurs précise : «La marche sera placée sous le signe : ‘‘Tunisie au cœur, mon droit est un dû et non un privilège''. Elle démarrera de la Place Bab Saâdoun pour parcourir l'avenue du 20 Mars et finir par rejoindre le sit-in du départ (Arrahil) qui campe devant le siège de l'Assemblée nationale constituante depuis près de deux semaines». Quant aux revendications ou aux slogans que lanceront les manifestantes soutenues par tous les démocrates, «ils ne diffèreront pas, souligne encore notre source, de ceux déjà exprimés par les milliers de Tunisiens et Tunisiennes qui en ont ras-le-bol du gouvernement de la Troïka et de l'ANC qui a failli à la mission pour laquelle elle a été élue. C'est une démarche essentiellement citoyenne visant à montrer que la femme tunisienne a son mot à dire et sa voix à faire écouter». Il faut compter avec les femmes Et notre source d'ajouter : «Notre message est un message double. D'abord, montrer notre patriotisme et ensuite faire part de notre détermination à demeurer vigilantes pour que soient consacrés l'égalité, les droits et les libertés et pour que le rôle de la femme soit reconnu à tous les niveaux de la vie. Il faut compter avec les femmes et saisir une fois pour toutes qu'il ne saurait y avoir de démocratie sans les femmes. Notre marche sera ouverte également aux hommes qui doivent comprendre que nos revendications sont en définitive les leurs». Comment les choses se passeront une fois que les manifestantes auront rejoint le sit-in du Bardo ? «Les députés sit-inneurs prendront la parole, les femmes des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi s'adresseront elles aussi à la foule. Les jeunes ne seront pas oubliés. Ils auront aussi l'opportunité de dire ce qu'ils ont sur le cœur. Il y aura également une animation culturelle qui imprimera à notre manifestation une dimension festive», relève notre source. Elle insiste d'autre part pour souligner que «la marche se déroulera sous une seule bannière, seul le drapeau de la Tunisie y flottera. Les partis politiques qui nous soutiennent sont les bienvenus mais ils ne brandiront pas leurs drapeaux. D'autre part, notre manifestation sera une manifestation nationale. Toutes les régions du pays y participeront et les 24 coordinations régionales de Hraïer Tounès s'occupent déjà pour que les femmes de l'intérieur soient de la fête.