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Les protestataires campent sur leur position
Sur la grande place du Bardo
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 08 - 2013

Devant le siège de la Constituante (ANC), sur la place du Bardo, le sit-in du Départ (Arrahil), déclaré suite à l'assassinat du leader du Courant populaire, Mohamed Brahmi, vient d'entamer sa deuxième semaine consécutive, revendiquant la chute du gouvernement et la dissolution de l'ANC. Conditions préalables censées mettre fin aux vagues de protestation qui ne cessent de gagner différentes régions du pays, suite à des appels répétitifs à la désobéissance civile émanant notamment des députés dissidents, et qui trouvent écho auprès d'une large masse populaire. Mais pas toute la société tunisienne dont une partie n'a pas, elle aussi, manqué d'afficher son soutien à la légitimité électorale, rejetant toute tentative d'un « coup d'Etat à l'égyptienne » qui pourrait conduire le pays vers l'inconnu. Les sympathisants des deux camps encore débarqués au Bardo ne lâchent pas prise. Chacun d'eux campe sur sa position, malgré les initiatives de dialogue et de concertation autour d'un compromis tant attendu et qui s'annonce difficile.
L'actuel constat sur le terrain fait état d'une véritable crise politique allant crescendo. Samedi dernier, à 22 h, l'espace des fontaines du Bardo s'est érigé en une tribune d'échange de mots et d'émotions. Ses pourtours sont visiblement occupés par les protestataires contre le gouvernement de Laârayadh qui a perdu, selon eux, toute sa légitimité d'exercice. « Un régime islamiste voué à l'échec », comme ils ne cessent de le reprocher à maintes reprises. Les nuits telles que vécues ces jours-ci au Bardo sont hors du commun. Loin de l'ambiance conviviale d'antan propre aux belles veillées spécifiques à ce mois saint. Après la rupture du jeûne, les regards se tournent vers la fameuse place de l'événement. Des flux de citoyens et d'habitants des quartiers limitrophes s'y donnent quotidiennement rendez-vous. Des jeunes ont déjà opté pour prendre ensemble des repas d'iftar, signe de soutien et de solidarité, alors que d'autres familles se sont également mobilisées pour rejoindre les sit-inneurs du départ. L'hymne national semble être le catalyseur des ardeurs qui fait monter l'adrénaline générale et alimenter de nouveau l'esprit révolutionnaire chez les manifestants. Et le drapeau national brandi par tous, à différentes tailles, renforce le sens de la citoyenneté et de la persévérance. Tout au long de la nuit, autant de slogans hostiles au mouvement Ennahdha et à son président Rached Ghannouchi ont été fortement scandés. Des hautes voix et des cris se sont, ainsi, levés pour dénoncer l'obstination du parti au pouvoir et l'allégeance de ses alliés. « A bas le régime des Frères musulmans », « le peuple veut la chute du gouvernement », autant de slogans scandés en boucle à l'encontre de tout le système de gouvernance mis en place qui n'a fait qu'allonger la phase de transition pour continuer dans le provisoire. Le comité d'organisation du sit-in veille au bon déroulement de l'événement. Le micro passe à tous les intervenants et chacun a droit à dire son mot. Une sexagénaire se présentant citoyenne tunisienne s'est déclarée être là en hommage à feu Chokri Belaïd qui avait plaidé pour la cohésion populaire autour du pays. Une jeune femme a pris la parole afin de déplorer le ton théâtral des discours pompeux et des slogans vicieux, dans le but de renouer avec le sérieux et tout ce qui commande l'étape actuelle. Son message incarne bel et bien un nouveau souffle révolutionnaire. Elle veut, en quelque sorte, ressusciter la révolution du 14 janvier pour tourner une nouvelle page d'histoire, celle du pouvoir des islamistes. Les allocutions se succèdent à tour de rôle entre les invités du sit-in venant de tous bords.
De l'autre côté, derrière les fils barbelés de séparation, s'installe le camp de défense de la légalité et de soutien au gouvernement et à l'ANC. Un sit-in parallèle dirigé par les sympathisants nahdhaouis et ceux qui croient à la légitimité du pouvoir issu des urnes. Dans la nuit de samedi à dimanche, la place qui leur est réservée a été totalement désertée. Tous les sit-inneurs se sont déplacés à la Kasbah, où ils ont participé à la grande manifestation initiée par leur mouvement. Seuls des banderoles et des chants religieux entonnés à haute voix ont agrémenté l'espace. Les deux sit-in en place du Départ et de la Légalité viennent favoriser une nouvelle dynamique commerciale qui se nourrit généralement de l'anarchie. Aux alentours, l'on peut constater des petits commerces florissants focalisés sur la vente de l'eau minérale, des boissons gazeuses et des en-cas de la soirée. La vente des drapeaux, de diverses tailles, demeure aussi en vogue. Qui a dit que la révolution ne crée pas l'emploi ! L'emploi circonstanciel, bien entendu.
Sur la place du Bardo, la vie des habitants vibre au rythme de l'événement. Les cafés environnants sont ouverts, les rues bien peuplées et le trafic du métro est ordinaire. Sauf que les lieux concernés restent encore fermés à la circulation. Et le passage par le tunnel de la station du métro semble obligé pour accéder à la grande place des protestations. Là où il y a une mobilisation massive des forces de sécurité qui quadrillent les lieux aux quatre coins. Certes, pour des raisons de protection.


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