Dix projets sélectionnés entre fiction, film d'animation et documentaire. A l'occasion du 50e anniversaire du Traité de l'Elysée qui réconcilia deux pays «ennemis héréditaires» et qui fut, par conséquent, le premier pas vers une Europe unie, le Goethe-Institut et l'Institut français de Tunisie ont lancé, janvier dernier, un appel à candidatures aux étudiants tunisiens en cinéma, pour proposer des projets de courts métrages sur le thème de la réconciliation. Atelier de formation Après sélection, dix projets ont été retenus. Ils nous racontent des histoires parfois intimes, personnelles, ou bien d'ordre social et politique, avec beaucoup de courage, de tendresse et d'humour. Tous les genres cinématographiques sont représentés, à savoir la fiction (7), le film d'animation (2) et le documentaire (1). Des ateliers sur l'écriture de scénario, le story-board, le travail avec les comédiens et les techniques de dessin et d'animation ont eu lieu en avril et juin derniers. Les recherches visuelles préliminaires, les recherches sonores ainsi que la technique de montage et de mixage furent également à l'ordre du jour de ces ateliers dirigés par la cinéaste belge Véronique Cratzborn, membre de la Société des réalisateurs de films en France (SRF), et le cinéaste et producteur allemand Andreas Eicher. Ensuite, début juillet, 45 étudiants de 5 écoles tunisiennes ont participé à un atelier animé par les deux cinéastes au palais d'El Abdellia, afin de finaliser leurs travaux. Pour les jeunes équipes, leurs rêves commencent à se concrétiser : la réalisation de leur premier film. Ce furent des journées intenses dans un lieu propice au partage des idées, pour ces jeunes étudiants très engagés et portés par la volonté d'aller de l'avant dans le cadre de ce projet. Véronique Cratzborn déclarait, à ce propos : «Pour ma part, cette expérience m'a aussi beaucoup apporté parce qu'elle reflète vraiment ce qu'est pour moi le cinéma : un travail d'équipe, des échanges, des propositions particulières, des questionnements, des univers et une vision personnelle du monde en mouvement. Il y a aussi cette sincérité des premières expériences chez ces jeunes cinéastes, leurs doutes, leurs envies, cette force et cette fragilité. C'est très précieux de pouvoir être à leurs côtés». Faut-il rappeler que le thème de la réconciliation s'inscrit, également, dans l'actualité de la société tunisienne; une société en profonde mutation, où les conflits et les changements provoquent des secousses et créent des situations complexes. Réconciliation, écoute de l'autre, pardon et dialogue sont primordiaux, voire vitaux. Dans les jours à venir, les deux formateurs apporteront un dernier regard avant la finalisation des courts métrages, fixée pour le début du mois de septembre 2013. Le palmarès, en octobre Un jury composé de la Tunisienne Amira Yahyaoui, militante des droits de l'Homme et présidente de l'association Al Bawsala, de l'Allemand Andreas Eicher et d'André de Margerie, directeur des relations internationales d'Arte, annonceront, début octobre, les deux équipes gagnantes. Elles seront invitées à un festival de cinéma renommé. Cinq étudiants se rendront à Berlin en novembre 2013 pour le festival international des courts métrages Interfilm, les cinq autres assisteront au festival international du court métrage de Clermont Ferrand en janvier 2014. Il est à noter que ce projet est organisé par l'Institut français de Tunisie et le Goethe Institut, avec l'appui des écoles tunisiennes Central.com, Edac, Esad, Isamm, Netinfo et en partenariat avec les ambassades de France et d'Allemagne en Tunisie. Il est financé avec le soutien du fonds franco-allemand pour les projets culturels en pays tiers.