Le public a eu droit à des tours de passe-passe avec une corde qui se défait et se refait à volonté, un billet de 20 dinars qui disparaît et renaît de ses cendres sous forme de deux billets de 10... Des scènes dont on a été témoin sans pouvoir les expliquer. La musique et la magie ont meublé la soirée de lundi dernier (12 août) du festival international de Hammamet. Cette nuit-là, le passage de nombreuses étoiles filantes était prévu, comme annoncé par le chanteur Ridha Diki, dès sa montée sur scène. C'est, en fin de compte, cette dernière qui s'est accaparée de toute la magie, grâce à la musique et aux performances des artistes invités. Concocté par notre magicien national Foued Jelidi, le show de la soirée internationale de la magie a comporté des numéros de ses amis et de ses partenaires tunisiens et étrangers, avec des interludes musicaux assurés par Ridha Diki, ami du festival et de son directeur. Le chanteur se plaint, d'ailleurs, de n'être invité nulle part ailleurs. Il entreprend de lancer un projet de musique itinérante et de sillonner les villes et villages du pays avec sa guitare. En attendant, il a fait le bonheur des grands et des petits à Hammamet avec son indémodable titre Diki Diki, auquel il a même incorporé des paroles en anglais. Alors qu'il dédiait cette chanson aux enfants de la Tunisie et à la relève, l'émotion se sentait dans le public, composé essentiellement de parents et d'enfants. Et un père de dire tendrement à sa petite fille : « La première fois qu'il a chanté cette chanson, j'avais ton âge ». Ridha Diki n'est jamais loin d'un engagement politique qu'il ressort à sa manière dans son art si particulier. Après Diki Diki, il a enchaîné avec une nouvelle composition intitulée Guadech (combien), sur laquelle il n'a pas encore mis de paroles, pour exprimer son ras-le-bol de l'hémorragie verbale en Tunisie post-révolution. Entre ciel et terre Avant d'introduire le premier invité de la soirée, il a interprété Rendez-vous. Ridha Diki et sa troupe étaient placés à gauche de la scène. Tous les magiciens l'ont été du côté opposé, et à chaque fois, l'un d'eux venait au milieu pour faire son show. Cette présence continue leur a permis d'acquérir une proximité avec le public et d'enrichir la soirée avec des interactions entre les magiciens. Par leurs tours étonnants, ils ont fait briller des étoiles d'admiration dans les yeux des grands comme des petits. L'audience est devenue, comme par magie, exclusivement enfantine, dans l'âme et dans le cœur. Elle a eu droit à des tours de passe-passe avec une corde qui se défait et se refait à volonté, un billet de 20 dinars qui disparaît et renaît de ses cendres sous forme de deux billets de 10... Des scènes dont on a été témoin sans pouvoir les expliquer. Dès lors, on entendait ici et là dans le public des enfants qui se promettaient de trouver l'astuce, ou des parents qui expliquaient, tout fiers, la ruse à leurs petits. Le tour de la femme coupée, livré par plusieurs magiciens, a, lui, mis KO toutes les tentatives d'élucider ce mystère. Les Tunisiens Rafik et Yassine et le duo Song et Valéry s'y sont adonnés avec brio. Le monsieur de la corde et du billet de 20 n'était autre que Stéphane Gali, un homme qui a hésité, à ses débuts, entre la magie et la politique ! Xavier Hodges a fait son effet avec ses marionnettes qu'il fait apparaître et bouger comme des spectres en lumière noire. Un numéro qui a fait s'agripper plus d'un enfant au bras de sa mère. Qu'en dire alors de Patrick Droude, qui a pu fixer sa compagne de scène Doriane entre ciel et terre. Entre ces numéros, Ridha Diki a eu le temps de chanter son titre blues à la sauce tunisienne Kaskrout. Le magicien Max, qui a animé la soirée, a eu la délicate tâche de clôturer par son propre numéro. Il ne pouvait qu'avoir du succès avec son talent de sculpteur sur ballons. Les formes qu'il a dessinées avec une habileté exceptionnelle lui ont valu un tonnerre d'applaudissements, partagé avec les autres artistes qui l'ont rejoint au milieu de la scène pour un dernier salut au public.