Aux abonnés absents au championnat du monde d'athlétisme avec un paysage médiatique télévisuel de plus en plus brouillé... Qui s'en émeut ?! Les polilticiens, les retourneurs de veste, les apprentis-sorciers, les donneurs de leçons, les «croquemorts» et les illuminés de toutes sortes squattent depuis plus de deux ans nos médias. Et quelque chose nous dit qu'il sera très difficile de les en déloger. Du moins pas de si tôt. Plus aucune place pour la culture et encore moins pour le sport, condamné au huis clos par des responsables qui ont tout simplement décidé que c'est comme ça. Volet culturel, les Tunisiens se débrouillent tant bien que mal et ont eu droit à leurs habituels festivals, et certains même ont fait le plein. Mais ce qui est permis aux politiques et aux culturels est encore interdit aux sportifs comme si le Chaâmbi allait investir Radès, El Menzah, Sfax, Sousse, ou encore Bizerte. Et dans ce huis clos, même un double exploit d'un immense champion comme Oussama Mellouli au récent championnat du monde de natation passe sous silence et dans l'anonymat et l'indifférence les plus totaux. Un autre événement planétaire est passé sous silence. Mais cette fois-ci pour des raisons complètement différentes : le championnat du monde d‘athlétisme qui vient de s'achever à Moscou. Comme désormais à son habitude depuis déjà bon nombre d'années, la Tunisie a été absente à ce grand événement et son unique espoir a fini par tomber à l'eau pour cause de blessure de Habiba Ghribi, contre la présence surréaliste de Hatem Ghoula (marche) tout surpris de se retrouver — encore — là à la quarantaine bien sonnée. Pour dire vrai, nous n'étions pas les seuls dans notre affligeante médiocrité puisque nous étions en «bonne» compagnie avec tous les pays arabes, y compris ceux du Golfe, qui ont tout acheté pour finir par se payer des athlètes africains. Pourtant, ce n'est pas sorcier d'avoir des champions. Il faut avoir des talents et nous en avons; de l'argent et ce n'est pas ça qui nous manque. Ce qui nous manque, ce sont les programmes, les dirigeants pour les porter à terme et une véritable volonté politique. Mais apparemment, c'est trop demander à des responsables qui débarquent dans notre sport pour s'en servir, jamais pour le servir. Et ce n'est pas demain la veille que cela changera ! Sport et télé : un paysage figé La révolution, a engendré d'énormes espoirs, pour la plupart déçus. Dans le domaine du sport, certains journalistes et certaines émissions sportives n'ont pas attendu le 14 janvier pour s'approprier un espace de liberté. Et l'on avait alors tous espéré, dans la foulée de la révolution que le domaine médiatique sportif allait justifier son avance et même la consolider. Déception à l'arrivée puisque, non seulement la tendance n'a pas été confirmée, mais elle a considérablement régressé au profit de la chose politique. Et pas uniquement parce que l'étape est plutôt politique. Les plateaux de télévision sportifs en sont presque devenus une cour des miracles où on invite tout et n'importe qui, qui débarquent pour soigner leurs propres intérêts et ceux des parties pour lesquelles ils roulent. Arbitres, techniciens à la retraite (qui retrouvent rapidement un boulot!), agents doubles (qui ont un métier et font les agents au noir) et apprentis consultants se retrouvent sur un plateau dans une insoutenable cacophonie qui frise le ridicule. La liberté, c'est bien mais elle a ses règles. Or, la plupart des personnages s'en foutent comme de leur première chemise, pour la simple raison qu'ils ne sont soumis à aucune règle ni à aucune sanction. De leurs apparitions, ils n'ont que des avantages, jamais des inconvénients. Nous ne savons pas ce qui se mijote pour la saison sportive qui s'annonce, mais nous avons comme l'impression que le statu quo sera maintenu. Sinon pire...