Initiatives et propositions de solutions continuent à proliférer ici et là, à tort et à raison, afin de pouvoir sortir de l'interminable crise politique dans laquelle se débat le pays, depuis l'assassinat du leader du Courant populaire Mohamed Brahmi, le 25 juillet dernier. Et l'association «voix de la concorde et de la citoyenneté (VCC)» n'est pas en reste. Elle a bien tranché sur sa position pour mieux se rallier le peloton des penseurs de l'avenir de la Tunisie, jusqu'à maintenant entouré d'un flou encore persistant. Son président, M. Raed Marrakchi, a donné, hier matin, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), une conférence de presse au cours de laquelle il a exposé son initiative, la qualifiant de feuille de route censée être en mesure de désamorcer la crise, apportant, de la sorte, les solutions requises pour parvenir, dans les plus brefs délais, à des élections transparentes consacrant la volonté du peuple. Ces propositions, telles que présentées et défendues par les différents acteurs politiques membres de ladite association, reposent essentiellement sur trois grands axes touchant la loi d'immunisation de la révolution, le rendement de l'actuel gouvernement, ainsi que la finalisation du projet de Constitution. Evoquant le premier point, M. Marrakchi a pesé le pour et le contre, entre ceux qui s'attachent à passer au vote la loi visant la protection de la révolution des forces contre-révolutionnaires et l'autre camp refusant de l'adopter, la jugeant exclusive et encore répressive. La solution proposée, selon lui, consiste à donner la parole au peuple par le recours au référendum afin de plébisciter son ultime choix. Cette méthode, a-t-il encore ajouté, permet d'opter pour le suffrage sur les personnes et non pas sur des listes électorales. A l'en croire, cela pourrait éviter la culture d'exclusion et aboutir à des élus beaucoup plus représentatifs. Deuxième axe majeur, l'association «VCC» a suggéré le choix d'un gouvernement de consensus national plutôt que celui apolitique (technocrate) ou partisan. Un gouvernement où le pouvoir et l'opposition se partagent les portefeuilles et devraient faire preuve de responsabilité citoyenne, et dont la formation des membres serait basée sur le principe du consensus et du quota. Volet Constitution, et afin de surmonter les points litigieux et les articles objet de différends, le conférencier a avancé l'idée de proposer aux deux parties prenantes d'élaborer chacune son propre projet pour les soumettre ensuite au plébiscite. Le vote populaire direct est susceptible, selon lui, de créer l'union. De même pour la loi électorale dans le but de statuer sur la constitution républicaine. M. Marrakchi a estimé que ces propositions émanant des experts au sein de ladite association tirent leur juste valeur d'une vision à portée patriotique. Elles convergent, d'ailleurs, vers la tendance de réussir cette étape transitoire. Plusieurs décideurs politiques n'ont pas manqué de présager qu'une bonne recette est en train de se préparer et que des prémices d'un consensus se profilent à l'horizon. A condition que l'intérêt du pays l'emporte sur tous les calculs partisans étriqués.