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L'urgence d'un plan de sauvetage et d'une révision des priorités
Conjoncture économique — L'avis des experts-comptables de Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 08 - 2013

Faisant suite à son communiqué sur la situation économique et politique actuelle en Tunisie, publié le 12 août dernier, l'Ordre des experts-comptables de Tunisie a organisé, hier à son siège, une conférence de presse au cours de laquelle il a dressé le bilan de la situation économique dans le pays en exposant les indicateurs économiques et financiers qu'il qualifie de «très précaires et médiocres».
La crise économique, qui s'aggrave de jour en jour suite aux tractations politiques, a conduit à «une perte de confiance des acteurs économiques et des bailleurs de fonds et a eu un impact négatif sur les ressources de l'Etat, les finances publiques, engendrant des difficultés de levée de fonds et une perte de richesses», souligne M. Walid Ben Salah, secrétaire général de l'Oect.
Un plan de sauvetage, une feuille de route
Cette situation exige impérativement un plan de sauvetage urgent et une révision totale des priorités. Ainsi, sur le plan politique, l'Ordre des experts-comptables de Tunisie propose plusieurs actions focalisées sur l'accélération du processus démocratique, le rétablissement de l'Etat de droit et la sécurité (contrôle rigoureux des frontières, lutte contre la contrebande et le blanchiment d'argent).
Sur le plan économique et social, il «faut rééquilibrer le budget de l'Etat, explorer de nouveaux marchés à l'export, assainir le climat des affaires et relancer l'investissement, remédier rigoureusement au secteur informel, apaiser les tensions politiques et sociales en exigeant une trêve, rééquilibrer la répartition des richesses et maîtriser l'inflation et la consommation », précise M. Ben Salah.
Il s'agit d'alléger la pression fiscale afin de booster l'investissement, limiter l'évasion, améliorer les recettes et repenser le système de compensation et le code d'investissement.
De son côté, M. Nabil Abdellatif, président du Conseil national de l'Oect, a dû préciser que suite à la crise économique qui va crescendo, l'Oect a appelé à la mise en place d'une feuille de route précise et claire en vue d'accélérer le processus de transition démocratique dont l'achèvement aboutira à l'organisation d'élections transparentes, de réviser le schéma de développement de l'année 2013 à la lumière des changements survenus, «ceci dépendra des efforts qui seront consentis dans l'objectif de rétablir les équilibres financiers et économiques, ainsi que la sécurité et la stabilité, nécessaires pour la pérennité et l'équilibre du climat économique et social».
«Le ministère des Affaires économiques doit assurer le suivi quotidien et l'arbitrage entre la politique économique et financière et le budget, et veiller en outre à la concrétisation des programmes des réformes exigées par les structures internationales, aux actions liées à l'endettement extérieur, la corruption, la contrebande, au commerce parallèle...Il s'agit de reporter les réformes structurelles concernant la fiscalité et l'investissement, jusqu'à l'achèvement de la conception de la feuille de route en la remplaçant par des mesures urgentes permettant le rétablissement de la confiance auprès des opérateurs économiques», précise M. Abdellatif.
Aux dires du président du Conseil national de l'Oect, le retour à l'usage des décrets-lois qui doivent être approuvés par l'accord d'un conseil social et économique ou par une autre structure est fondamental, sans pour autant négliger l'action la plus importante et qui consiste en la récupération du budget de l'Etat et la rectification de la loi de finances 2013.
Indicateurs économiques : manque de visibilité
Le secrétaire général de l'Oect a fait un round up sur les principaux indicateurs économiques et financiers en Tunisie communiqués officiellement par l'INS, la BCT et les ministères concernés, des indicateurs où on «observe l'incohérence des chiffres. En effet, la croissance déclarée de 3% a été réalisée grâce notamment à la croissance de 6,3% des activités non marchandes qui représentent 16% du PIB (administration publique), accusant une augmentation suite aux recrutements dans le secteur public et suite aux augmentations salariales moyennant 6,3%», sachant que la croissance prévue selon le budget 2013 est de l'ordre de 4,5%.
De même, durant le premier semestre de 2013, le taux de chômage a atteint 16%, celui de l'inflation 6,3%, et de la pression fiscale, dépassant 21,3%.
Par ailleurs, dans le secteur du tourisme, «qui est un secteur sinistré, le plus endetté et le plus vulnérable», la croissance a atteint 2,9%, avec une baisse des réservations pour la pleine saison de 0,6% et des recettes de 2,3%, selon la BCT (1.725 contre 1.766MD au 10 août).
Idem pour le secteur agricole affecté par l'informel et la contrebande (produits et cheptel), dont les prévisions tablent sur une croissance de 3,1%, la récession s'élève à - 3%, avec une baisse de la production de blé des à l'augmentation des importations de 18%, ce qui affecte l'équilibre de la balance commerciale.
Une récession de - 6% a touché le secteur de l'énergie, contre une croissance prévue selon le budget 2013, de 2,8%. Récession provoquée par une baisse de la production de pétrole de 1% alors que la consommation a augmenté de 2,6%. Aussi, une baisse de la production de gaz de 3,6% et des exportations avec une augmentation des importations a entraîné un déséquilibre de la balance commerciale.
La situation est aussi précaire pour le secteur du commerce extérieur, qui observe aujourd'hui une aggravation du déficit de la balance commerciale, avec une baisse des exportations du phosphate brut de 83,2% et du secteur de l'énergie de 1,2%, face à une augmentation de l'importation des produits alimentaires de 17,7% (blé : 60%) et de l'énergie 5,8% (produits pétroliers 20,6%). Cela a conduit à une augmentation importante du solde commercial déficitaire de la balance des paiements passant de -1.890MDT en juin 2012 à 2.570MD en juin 2013, soit une aggravation de 680MD.
Selon le bilan effectué par l'Oect, les trois moteurs de croissance à savoir l'investissement, la consommation et l'exportation, doivent être examinés et traités dans l'urgence, notamment quand ce bilan avance des constats négatifs allant de la baisse de l'investissement réalisé dont les IDE, la délocalisation d'environ 140 entreprises, la dégradation des classements, l'augmentation de la pression fiscale, du taux d'inflation et des cours de change, au foisonnement des agitations sociales. A ceux-ci s'ajoutent la progression du taux de chômage (15,9% avec 218 mille diplômés du supérieur), celui de la pauvreté (15,7%), l'augmentation des crédits de consommation malgré les restrictions de la BCT, la limitation de la consommation aux produits alimentaires de première nécessité qui demeure en hausse et des impayés des particuliers.
Concernant l'exportation, la situation s'aggrave aussi avec une conjoncture internationale défavorable et une récession UE/France, principaux partenaires économiques de la Tunisie avec 71,4% des exportations et 57,3% des importations. L'analyse de l'Oect a évoqué également le déficit très important et sans précédent de la balance commerciale ayant atteint 6.506MD et un glissement vers la baisse et la perte de la valeur du dinar.
Pour conclure, M. Walid Ben Salah n'a pas manqué de rappeler que parmi les conséquences de cette situation précaire, la notation de Standard and Poor's, en baisse depuis 2010, est un indicateur alarmant qui pourra virer si jamais on descsend à la notation C à une perspective spéculative.


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