Envahissants, faisant fi de la loi, et affluant de partout, ils asphyxient la commune Fatalité : fini, bien révolu le temps où les taxis collectifs, plus connus sous l'appellation populaire «Annakl arrifi», étaient maîtrisables dans la commune de l'Ariana, et cela en dépit de certains abus sans lendemain. Aujourd'hui, et plus précisément depuis la révolution, changement total du décor que sont venus salir de nouveaux accessoires moches, lugubres et tout à fait insupportables. Plus d'empêcheur de danser en rond Aujourd'hui, ces taxis collectifs encombrants sont devenus plus envahissants que jamais. En effet, autorisés jusque-là à desservir les alentours de la ville de l'Ariana et particulièrement le tronçon Ennekhilet-Jaâfer-Borj Touil-Raoued, ils se permettent désormais de... voir plus loin, en «imposant» de nouveaux itinéraires : cité Intilaka, Sidi Thabet, Cité Ettadhamen et autres coins reculés du gouvernorat de l'Ariana. Mais ce n'est pas fini, puisque leurs «visées expansionnistes» les ont poussés jusqu'à... marcher sur les villes dépendant du gouvernorat voisin, celui de La Manouba, et cela sans compter les virées occasionnelles sur la capitale ! Déjà, on supportait mal ces engins généralement en piteux état, pleins comme un œuf et roulant à tombeau ouvert et voilà qu'ils gagnent «fièrement» du terrain. Comme si de rien n'était ! Dès lors, inutile de mesurer l'ampleur du désarroi et du mécontentement des chauffeurs des bus, des taxis individuels et même du métro. «Ils nous ont tout raflé», s'indigne un taximan qui parle d' «un important manque à gagner qu'on continue d'accuser à notre corps défendant», avant de... voir rouge, en accusant les autorités régionales, locales et sécuritaires de «laxisme et laisser-aller». Pour une autre victime de ce «fléau», «ces véhicules non seulement sèment le chaos, mais aussi contribuent largement à la paralysie de la circulation, en stationnant n'importe où et n'importe comment et en circulant souvent en violation du Code de la route». Si, à la municipalité de la ville des roses, on précise que «cette affaire nous dépasse, parce qu'elle relève de la compétence d'autres parties», il n'en est pas de même pour une source policière de la région qui nous a indiqué que «les campagnes préventives que nous menons à l'adresse des taxis collectifs ne dépendent pas seulement de nous, mais aussi et surtout des services du ministère du Transport». D'où la question de savoir pourquoi ces campagnes sont conjoncturelles. Cette question revêt une telle importance que toutes les rafles policières lancées jusqu'à présent dans le cadre de la lutte contre ce phénomène ont fait la preuve de leur efficacité, en mettant fin à plusieurs abus (absence d'autorisation de circulation, chargement illégal, saisie d'objets prohibés, arrestation de repris de justice...).