La première journée a permis de cerner les problèmes de l'énergie à l'échelle des régions. Les travaux de la réunion régionale sur l'avenir de l'énergie en Tunisie, tenue hier à Médenine et à Tataouine, se sont penchés sur deux axes principaux, à savoir tracer les contours de la situation actuelle des ressources énergétiques et la définition des perspectives de son évolution. En présence des experts et des responsables du secteur de l'énergie, le secrétaire d'Etat chargé de l'énergie et des mines, M.Nidhal Werfli, a indiqué que «cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la consultation nationale pour la maîtrise de l'énergie qui a démarré le 27 juin dernier ». Il n'empêche, le secrétaire d'Etat a annoncé, au début de cette rencontre, « un épuisement des ressources de l'énergie causé par une augmentation de la consommation». Les première et deuxième séances du débat national sur l'énergie, tenues respectivement à l'auditorium de l'Institut des terres arides de Médenine et le siège de la municipalité (Tataouine), ont été consacrées à une rétrospective de la politique énergétique en Tunisie depuis les années 1960 jusqu'à nos jours en mettant l'accent sur l'évolution de la consommation de l'énergie et son impact économique, social et environnemental. Quelles sont les solutions possibles pour remédier à ces problèmes et quel est l'avenir de l'énergie en Tunisie ? Telles étaient les questions soulevées lors du débat auquel des experts et des spécialistes dans le domaine ont essayé de fournir les réponses. En effet, la première intervention du Directeur général de l'énergie, Rachid Ben Dali, s'est penchée sur le contexte actuel du secteur de l'énergie en Tunisie et ses perspectives à l'horizon 2030. Elle s'est focalisée sur l'accroissement de la consommation de l'énergie (consommation de l'énergie primaire, des produits pétroliers...) et ses impacts sur l'économie (60 pour cent des produits pétroliers utilisés en Tunisie sont importés). Dans cette même optique, la seconde intervention qui a porté sur les enjeux et défis a été présentée par Abdelkrim Ghzal, directeur des énergies renouvelables à l'Agence nationale de la maîtrise de l'énergie. L'intervenant a mis l'accent sur l'importante évolution du système énergétique en Tunisie pour subvenir à une demande sans cesse croissante, et ce, par le recours aux énergies renouvelables. En effet, les enjeux sont stratégiques, économiques, sociaux et environnementaux. Ainsi, la sécurité énergétique, établie à partir des ressources conventionnelles, est devenue difficile (comme les ressources fossiles). Quant aux enjeux économiques, il faut noter les dépenses énergétiques affectent de plus en plus la compétitivité de l'économie nationale car les subventions publiques à l'énergie sont de plus en plus lourdes (10 pour cent du budget de l'Etat en 2013)... Mais il y a également les enjeux sociaux et environnementaux que génère la pollution sur la qualité de vie et la santé humaine. L'autre axe de cette rencontre a été axé sur le « mix énergétique» (fossile/solaire..). Ce concept a été expliqué et développé par l'expert Jomaâ Ben Salah qui a indiqué que l'efficacité énergétique et la maîtrise de la demande dans l'avenir (de 2013 au 2030) permettront d'économiser 16MM TEP et d'assurer une interconnexion sud-sud maghrébin, Nord-sud méditerranéen en plus d'une capacité de secours. En 2030, les énergies renouvelables (solaire, éolienne, biomasse..) connaîtront une forte pénétration dans le mix électrique (2% en 2012 contre 30% en 2030).Une solution qui permettra entre autres le développement régional, l'intégration industrielle, la création d'emploi... La dernière intervention de Yassine Mestiri s'est focalisée sur les avantages et les inconvénients de l'exploitation du gaz de schiste. Il constitue à la fois une solution et un problème environnemental et écologique, selon l'intervenant. Pour faire face aux enjeux et défis énergétiques du pays et développer un système d'énergie durable en Tunisie, la stratégie en matière d'énergie reposera donc sur le renforcement des interconnexions des pays du Maghreb et de la Méditerranée, le développement des énergies renouvelables et le renforcement de l'efficacité énergétique, le développement des ressources et des infrastructures énergétiques. Le débat de la première journée a permis de cerner les problèmes de l'énergie à l'échelle des régions, notamment à Médenine et à Tataouine surtout sur la question de l'exploitation de l'énergie solaire, des inconvénients des hydrocarbures et de la décentralisation de l'énergie.