La question des énergies renouvelables a fait l'objet d'un colloque tuniso-espagnol, qui s'est tenu au Centre International des Technologies de l'Environnement de Tunis. Un tel forum entre des pays de la rive méditerranéenne, la Tunisie et l'Espagne, a pour but d'aboutir à des coopérations entre les entreprises et la mise en œuvre de mesures institutionnelles tenant compte des intérêts des deux partenaires en matière d'économie, environnement et recherche scientifique. Ouvrant les travaux de ce colloque, Mme Amel Jard, directrice générale de l'CITET a indiqué que la Tunisie dispose d'un potentiel considérable d'énergie dont pourrait profiter l'économie tunisienne. Et ce par l'installation de grands projets pilotes comme celui allant du GP9 à la Marsa, lequel combine l'énergie solaire et éolienne. Ainsi que celui du Biogaz, en cours de finalisation pour subvenir aux besoins électriques du pays. Par ailleurs, un autre mégaprojet appelé DESERTEC envisagé au Sud tunisien et dont la fonction ne se restreint pas à la production de l'énergie mais également à la transférer aux pays de l'Europe de l'Est. Signalant ,entre autres, qu'un projet de jumelage tuniso-européen dans le domaine de la maitrise de l'énergie dans le secteur de l'habitat aura lieu tout comme la création de plate-forme d'échange dans des centres de formation en coopération avec des opérateurs privés nationaux et internationaux .De son côté, M Carlos Varona, directeur de l'Institut Cervantès a évoqué les possibilités de coopération entre les experts des deux pays au niveau de la recherche et le marché des énergies renouvelables. Rappelant l'importance des ressources énergétiques alternatives en cette période critique caractérisée par la régression voire le probable épuisement des énergies en vigueur actuellement. Car dans trente ou quarante ans le pétrole et le gaz seront épuisés, dit-il, d'où la proposition à l'ONU d'encourager l'exploitation des énergies renouvelables comme substitut. Dans le cadre de l'échange des expériences espano-tunisiennes, une série de conférences accordées par des chercheurs espagnols appartenant au Conseil Supérieur des Recherches scientifiques et la société Gamesa. Suivies par celles des représentants de l'Agence Nationale pour la Maitrise de l'Energie et la société tunisienne SES. La table ronde s'est clôturée par un débat sur les enjeux et les perspectives du champ énergétique étatique et privé entre les deux pays. La première conférence de Pedro Gomez «Energie verte pour une planète bleue» montre que le monde est confronté aux mêmes défis, ceux de la croissance économique, le développement durable, la révolution technologie et l'augmentation de la consommation énergétique. Evoquant, en particulier, que 90% de l'énergie mondiale provient des comestibles fossiles , principalement, le pétrole, le gaz et le charbon. D'ailleurs, le géologue nord américain King Huber a remarqué, dans les années 50, que le pétrole de l'Amérique du Nord va diminuer dans les années soixante dix, ajoute-il. Il a expliqué que les maints types d'énergies y compris la géothermique et la nucléaire n'ont pas résolu les problèmes environnementaux et concrétiser les objectifs ciblés en matière d'énergie durable. Ceci dit, le thermo-solaire et, plus précisément, la plus grande station solaire dans le monde équivaut à 19 centres nucléaires. C'est la raison pour laquelle les photovoltaïques constituent la meilleure alternative tout comme les bio-comestibles qui grâce à des matières naturelles telles que les algues et les celluloses ont permis de préserver la nature de la pollution carbonique. A cette efficience énergétique solaire s'ajoute le recours à l'hydrogène comme l'a indiqué M Victor Orera dans son intervention : « L'économie de l'Hydrogène face au défi énergétique». En effet, l'hydrogène en tant qu'un constituant moléculaire du soleil et de l'eau offre une assise potentielle pour l'industrie, compte tenu, qu'il ne libère pas de gaz polluants lors de sa combustion bien que son électrolyse coute chère, précise-t-il. Prenant le relais, le représentant de la société espagnole d'énergie renouvelable appelée Gamesa , M Ignacia urio, traite tant de l'offre que de la demande de coopération dans leurs aspects qualitatifs et quantitatifs. La société en question localisée dans 35 pays, s'active dans dix laboratoires de recherches pour développer des plates-formes énergétiques dans des zones désertiques, montagneuses et séismiques, dit-il. Leur dessein en Tunisie consiste à rendre opérationnel un projet de 243 MW pareil à celui installé au Maroc de 200 et 300 MW. La seconde séance de la table ronde, a été consacrée aux interventions tunisiennes. En l'occurrence, celle de l'Agence Nationale pour la Maîtrise de l'Energie sous le nom « Cadre juridique et institutionnel des énergies renouvelables en Tunisie et programme de l'ANME dans le domaine ».Créée en 1985, cette Agence est un établissement public dont le rôle est l'élaboration et l'exécution des programmes nationaux de la maitrise de l'énergie, précise M Abdeslam El Kazen . Elle prend en charge aussi des projets d'éclairage rural et de pompage d'eau en utilisant l'énergie solaire et éolienne ainsi que des projets de production d'électricité photovoltaïque prévus entre 2016 et 2030. Indissociables des études stratégiques pour le développement des énergies renouvelables, des projets tels que ‘'Village Eco-solaire Zarris-Djerba'' et ''Soleil de Nafta'‘ vont voir le jour dans le cadre des partenariats. La société tunisienne pluridisciplinaire, Solar Energy System, s'insinue dans cette optique de renouvellement énergétique, précise son gérant M Ali Kanzari. Elle tend à varier l'éventail de son action dans plusieurs régions comme Enfidha, Kasserine et via la coopération espagnole, elle est parvenue à l'électrification rurale de 500 foyers et le dessalement de l'eau à Ksar Ghilène . Faire face au tarissement des sources naturelles et la pollution dans une planète qui ne cesse d'être menacée par le réchauffement climatique et les divers gaz à effet de serre , s'avère l'ultime défi de toutes les parties prenantes sur l'échelle locale et internationale.