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Hommage à un vieux collègue
CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 10 - 2013


Par Hmida Ben ROMDHANE
Il a mis du temps pour mourir. Il était hospitalisé depuis 2009, mais la mort n'arriva que le 4 octobre 2013. Centenaire (il a vécu 102 ans), le général Vo Nguyen Giap a tiré sa révérence laissant derrière lui une réputation d'un homme exceptionnel dont le génie a provoqué l'effondrement de l'empire français et la défaite d'une superpuissance.
L'un des grands paradoxes de Vo Nguyen Giap, l'un des plus grands généraux du XXe siècle, est que, jusqu'à l'âge de 30 ans, il ne savait ni manier une arme ni même comment diriger un simple bataillon. Normal, il était professeur et journaliste, avant de se découvrir un irrésistible penchant pour la chose militaire. Tout journaliste ne peut pas ne pas être fier d'avoir pour collègue un si glorieux personnage. Tout journaliste ne peut pas ne rendre hommage à un vieux collègue qui commença sa lutte contre l'injustice par la plume avant de la poursuivre en stratège sur le terrain.
Il faut dire qu'après la Seconde Guerre mondiale, la situation dans laquelle se trouvait le Vietnam ne pouvait laisser indifférent un homme du tempérament et du nationalisme de Giap. Il s'était engagé dans la lutte, avait gravi les échelons pour se retrouver assez vite à la tête d'une armée anticoloniale de plusieurs centaines de milliers de personnes.
La France, une puissance coloniale, s'accrochant pathétiquement à ses possessions indochinoises, se livrait à des exactions terrifiantes. La femme de Giap et sa belle-sœur ont été tuées par les Français, et son grand-père traîné derrière une voiture jusqu'à ce que mort s'ensuive. Peut-être ces drames personnels ont-ils galvanisé un peu la volonté de Giap de défaire l'empire français. Mais, cela va sans dire, que la principale motivation était d'ordre nationaliste. Il rêvait de voir son pays libéré du colonialisme français.
Il a fallu pas moins de huit ans à Giap pour qu'il fasse triompher l'idée de base de sa stratégie qui a permis à « une armée faible et sous-équipée de vaincre une armée suréquipée et puissante». Et de fait, l'effet de surprise et à la position stratégique sur les hauteurs des troupes vietnamiennes ont rendu possible le siège épique d'une garnison française dans la vallée de Diên Biên Phu. Cette défaite a sonné le glas de l'empire français et donné un souffle extraordinaire aux autres mouvements de libération en Asie et en Afrique.
Après un tel exploit, Giap, comme s'il savait déjà qu'il allait vivre cent ans et que le guerrier avait encore largement le temps de se reposer, s'engagea aussitôt dans une guerre qui allait durer 16 ans et s'achever par une défaite historique de la plus grande puissance du monde. L'un des tournants de ce qui est universellement connu comme la guerre du Vietnam est l' «offensive du Têt» de 1968, planifiée et mise en œuvre par le général Giap. Des dizaines de milliers de soldats du Vietnam du Nord et de Vietcongs furent lancés en direction des milliers de villages du Vietnam du Sud dans l'espoir de provoquer un soulèvement généralisé contre le régime «fantoche» de Nguyen Van Thieu et les troupes américaines qui le soutenaient.
Sur le plan militaire et humanitaire, l'offensive était un désastre, compte tenu du carnage provoqué et de la rapide retraite vers le nord des troupes de Giap. Mais sur le plan médiatique et de la communication, ce fut une victoire inestimable pour la résistance vietnamienne. Les images des atrocités commises par les troupes américaines à cette occasion choquèrent l'Amérique et donnèrent un coup sérieux au moral des troupes de William Westmoreland, le général qui «a gagné chaque bataille jusqu'à ce qu'il ait perdu la guerre». On peut dire que les germes de la défaite américaine au Vietnam ont été semés par le général Giap lors de l'offensive du Têt.
Pour le «Main Stream Media» aux Etats-Unis, dont le New York Times et le Washington Post avaient dans le temps diabolisé le général Giap, il était considéré comme l'un des hommes les plus dangereux du monde et l'un des plus grands ennemis du «monde libre». Près de quarante ans après la fin de la guerre du Vietnam, le Main Stream Media n'a pas beaucoup changé.
Dans un long article publié à l'occasion de la mort du général vietnamien, le New York Times n'en démord pas. Pour ce journal, Giap est toujours cet homme pour qui «la vie humaine n'a pas beaucoup de valeur» et qui «assume une responsabilité dans la mort de 2,5 millions de personnes, dont 58.000 Américains». L'étonnant dans tout ça c'est que nombre de journalistes et commentateurs américains, des décennies après le drame vietnamien, n'arrivent toujours pas à appréhender le sujet avec un peu de logique et un minimum de bon sens. Ils n'arrivent toujours pas à comprendre qu'un demi-million de soldats américains avaient franchi une distance de dix mille kilomètres pour aller envahir un autre pays et dénier à son peuple le droit de choisir son propre régime politique et de gérer ses propres affaires comme il l'entend. Par conséquent, ce n'est pas le général Giap qui est responsable de la mort de 2,5 millions de personnes, dont 58.000 Américains, mais le général Westmoreland et les politiciens qui l'avaient envoyé lui et ses troupes guerroyer à dix mille lieux de chez eux. Mais une telle logique est inaccessible pour qui ne voit pas la poutre dans son œil, mais voit parfaitement bien la paille dans l'œil de l'autre.


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