Objectif: observer la vie des couples et des familles, évaluer leurs besoins, proposer des mesures pour améliorer leur situation «Nous avons fondé l'observatoire avec la conviction que la sexualité est le problème des Tunisiens. S'ils étaient épanouis au sein de leur couple et de leur famille, ils donneraient le meilleur d'eux-mêmes . Il y aurait donc des répercussions positives sur toute la société », a déclaré Hisham Sharif, sexologue, fondateur de l'Observatoire tunisien du couple et de la famille. Observer la vie des couples et des familles, évaluer leurs besoins, proposer des mesures pour améliorer leur situation, sont les principaux objectifs de l'observatoire, présenté jeudi dernier lors d'une conférence de presse. Créé sous le statut d'une association, l'observatoire comprend une équipe pluridisciplinaire de vingt personnes : des médecins, juristes, avocats et communicateurs. L'équipe prévoit de mener plusieurs types d'activités, notamment des recherches, des études et des sondages relatifs à la vie conjugale et familiale. Informer et éduquer L'observatoire effectuera également des campagnes d'information et d'éducation sexuelle. «La sexualité est un sujet tabou même au sein des établissements scolaires. Dans certains lycées, on n'enseigne pas le module d'éducation sexuelle alors qu'il est inscrit au programme», a affirmé Maître Lotfi Ezzedine, cofondateur de l'observatoire. D'ici le mois de décembre, une revue et des guides pédagogiques destinés aux jeunes, aux couples et aux familles seront publiés et distribués gratuitement dans le cadre d'une campagne intitulée «La famille est la fleur du pays». Par ailleurs, l'observatoire produira une émission à la télé et une autre à la radio. «Les émissions traiteront sans tabou, de façon objective et précise, des préoccupations des couples et des familles», assure Afef Gharbi, communicatrice, cofondatrice de l'observatoire. Selon elle, l'absence de programme d'éducation sexuelle pousse les jeunes à chercher l'information par eux-mêmes, s'exposant parfois au danger. De même, certains couples ne savent pas comment développer une vie intime réussie. «38% des cas de divorce ont pour origine des problèmes d'ordre sexuel», a déclaré H. Sharif. En outre, l'observatoire mettra en place une cellule d'écoute et de soutien psychologique pour aider les couples en situation de conflit. L'observatoire travaillera par ailleurs sur d'autres questions, telles que la lutte contre la traite des femmes et l'emploi des filles de moins de 18 ans dans les maisons.