C'est un constat amer, mais c'est la réalité : il y a un relâchement des comportements de protection aussi bien chez les jeunes ou chez leurs aînés. En effet, les jeunes apparaissent peu sensibilisés aux maladies dues aux rapports sexuels hors mariage, surtout au VIH (sida). Ce qui est paradoxal est que même ceux qui en sont conscients et qui réalisent le risque de contamination n'essaient pas de cesser leurs pratiques et n'adhèrent même pas au principe du dépistage obligatoire mis gratuitement à leur disposition ! Il est vrai que les jeunes de ces dernières années, ceux qui sont nés après 1985, (date de la découverte du 1er cas de sida en Tunisie) ne bénéficient pas de la forte médiatisation de cette maladie que leurs aînés ont connue à cette époque (années 80 et 90), si bien que la plupart de ces jeunes ignorent les précautions nécessaires qu'il faut prendre lors de leurs pratiques sexuelles. En l'absence d'une sensibilisation permanente et efficace, il en résulte un désengagement de la part de ces jeunes face aux comportements de prévention.
Pratiques sexuelles maladroites La sexualité non protégée surtout chez les adolescents et les jeunes s'explique en grande partie par l'ignorance des moyens de protection disponibles, mais elle peut être due également aux autres attitudes relatives à cette tranche d'âge, à savoir le sentiment d'arrogance, d'aventure et d'invulnérabilité éprouvé par la plupart des jeunes, mais aussi la volonté de s'affirmer en s'opposant surtout aux discours trop prescriptifs et préventifs des adultes. Tout cela peut être à l'origine de leurs pratiques sexuelles maladroites et mal contrôlées. Devant la gravité du phénomène, lancer des cris de détresse ne suffit pas. Il faut plutôt agir et le plus vite possible. Quand notre santé est en péril, les mesures adéquates sont à prendre pour prémunir les gens de ces maladies dues à ces pratiques sexuelles nuisibles et par là même sauver les générations à venir. L'éducation à la sexualité doit commencer d'abord dans la famille et doit se faire sans tabou : les parents peuvent parler à leurs enfants en bas âge avec franchise et sans détours des rapports physiques entre l'homme et la femme et de l'importance des rapports sexuels dans la vie des êtres humains pour la procréation et la sauvegarde de la race humaine, ils doivent également leur montrer comment ils peuvent réussir une vie sexuelle normale nécessaire à l'épanouissement de l'individu, en évitant toutes les pratiques sexuelles illégales ou perverses. D'ailleurs, il n'y a pas d'atteinte à la pudeur en procédant de la sorte !
Sensibiliser les élèves dans les collèges et les lycées A l'école, il est vrai que certains aspects de la sexualité chez l'homme figurent dans les programmes de certains niveaux sous forme de cours de sciences sur la reproduction en général. On en parle d'abord aux élèves de la 9ème année de l'enseignement de base et plus tard aux élèves de la 4ème année secondaire (bac). Ce qui parait un peu tard, car on pourrait commencer ces mêmes cours avec un effort de vulgarisation à l'école primaire. Si les élèves des collèges et des lycées sont suffisamment initiés par ces programmes aux différentes étapes de la reproduction et des moyens de contraception en cas de limitation de naissances, ils n'apprennent pas suffisamment de choses concernant les maladies sexuellement transmissibles, les comportements sexuels à risques et leurs conséquences, encore moins les mesures à prendre pour les éviter. Aussi faut-il rendre obligatoire en milieu scolaire, l'éducation à la sexualité qui ne doit pas se limiter à une simple description de la procréation et des méthodes contraceptives ou de protection contre certaines maladies vénériennes. L'organisation de temps en temps d'une campagne de sensibilisation dans l'enceinte scolaire est souhaitable, de même l'invitation deux ou trois fois annuellement de spécialistes pour débattre du sujet avec les élèves serait d'un grand intérêt quant à la prise de conscience des jeunes de la dangerosité de certaines pratiques sexuelles indésirables. Au stade où nous sommes, l'éducation à la sexualité dans nos écoles est devenue plus nécessaire que jamais et elle doit être généralisée et étendue sur l'ensemble du cursus scolaire, c.-à-d. à tous les niveaux, du primaire au supérieur. Quant aux autorités officielles, notamment le ministère de la santé publique, elles ont un rôle très important à jouer dans la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles. D'abord, inciter les associations et les organismes relevant de leurs compétences à œuvrer davantage dans le domaine de la prévention et de l'éducation à la sexualité en renforçant et en adaptant les actions d'information, de communication et de prévention au sujet de l'infection par le VIH/sida et de méthodes de contraception auprès des jeunes. En second lieu, procéder à l'affichage des informations relatives aux IST dans tous les lieux fréquentés par les jeunes (écoles, facultés, cafés, stades, Publinet, salles de jeux...) et mettre à leur disposition gratuitement des ressources documentaires dans le domaine de la sexualité. Ensuite, encourager les jeunes ayant subi des pratiques sexuelles à risques de ne pas hésiter à contacter le numéro vert mis à leur disposition pour qu'ils se renseignent sur leurs cas et sur les conseils qu'ils doivent suivre. La mise à leur disposition gratuite des moyens contraceptifs dans les centres de planning familial et qui se vendent relativement cher dans les pharmacies, ce qui constitue peut-être un obstacle pour bien protéger leur sexualité.