En se qualifiant pour la deuxième coupe du monde de son histoire (après 1982), le Honduras a déjà offert à ses supporters un moment de pur bonheur, alors que le Chili tentera de faire oublier la déception imputable aux sorties prématurées en 2002 et en 2006... Nul doute que le Honduras, invité surprise du Mondial, fait figure de miraculé de cette première Coupe du monde organisée sur le sol africain. A deux minutes près, et sans un but des Etats-Unis (face au Costa Rica), dans le temps additionnel, les «Catrachos» auraient regardé la Coupe du monde à la télévision...C'est donc dégagés de toute pression que le Honduras abordera ce derby sud-américain face à un gros morceau, en l'occurrence, le Chili: «Nous n'avons aucune pression, cela pourrait être à notre avantage», souligne le sélectionneur Reinaldo Rueda. En dépit d'un statut d'outsider, le technicien des «Catrachos» peut toutefois compter sur un groupe perfectible. Wilson Palacios sera l'homme de base de Rueda au milieu de terrain. Il sera chargé d'alimenter en bons ballons le duo offensif, Carlos Pavon - David Suazo (ce dernier étant incertain). Pas assez séduisante, ni encore moins spectaculaire, l'équipe compte d'abord sur son bloc défensif (qui n'a encaissé que onze buts en dix matches lors du dernier tour des éliminatoires de la zone Concacaf). Cette orientation de jeu plutôt tourné vers la «résistance» n'a pas été du goût des supporters honduriens. Il faut pourtant bien faire preuve d'hermétisme pour espérer rivaliser avec les favoris du groupe, à savoir la Suisse, l'Espagne et le Chili, adversaire d'aujourd'hui. Un bémol ou plutôt un souci préoccupe actuellement les honduriens. L'attaquant vedette, David Suazo, qui souffre d'une blessure musculaire, a engagé une lutte contre la montre pour espérer débuter la rencontre face au Chili: «Ma récupération évolue favorablement. Aujourd'hui, je me suis entraîné avec mes coéquipiers et je me sens beaucoup mieux», a-t-il affirmé récemment. En attendant les trois coups, les honduriens croisent les doigts et espèrent voir Suazo fouler la pelouse du stade de Nelspruit. Cela dit, quel que soit le choix du staff technique, le Honduras est globalement bien nanti pour aborder le mondial avec succès. Que du bonus pour cette sélection qui a profité d'un formidable concours de circonstances pour composter son billet pour l'Afrique du sud. Au terme d'un suspense haletant, après sa victoire face au Salvador (sur le score de 1-0), le Honduras a ensuite dû attendre que les Etats-Unis effacent un retard de deux buts et s'imposent in extremis sur le Costa Rica, pour pouvoir arracher la troisième place à la différence de buts. C'est toutefois un groupe dont les joueurs militent dans les plus grands championnats européens qui affrontera les redoutables chiliens. Maynor Figueroa, Wilson Palacios et Hendry Thomas évoluent tous en «Premier League» anglaise, alors que David Suazo et Edgar Alvarez militent en Serie A, ce qui n'est pas à dédaigner face à un Chili quelque peu favori, du moins sur le papier. Toutefois et comme l'estime le sélectionneur hondurien: «La force de l'équipe tient aux liens de camaraderie et d'amitié forgés entre les joueurs». Alors, à cœur vaillant… Un Suazo peut en cacher un autre... Aussi insolite que cela puisse paraître, et à l'instar du Honduras, le Chili serait lui aussi privé des services de son buteur Humberto Suazo, victime d'une déchirure à une cuisse mais qui s'est entraîné récemment avec son équipe. «C'est une bonne nouvelle pour l'équipe», s'est félicité le défenseur Pablo Contreras: «Son retour nous ravit, parce que c'est lui, notre buteur». Une solution offensive de plus pour le Chili, alors que côté infirmerie, le défenseur Waldo Ponce récupère à peine, tandis que le milieu Rodrigo Millar, victime d'une contracture, s'est entraîné seul sous la surveillance du corps médical. Constat préoccupant pour le sélectionneur Marcelo Bielsa, soucieux d'aligner le meilleur onze possible face au Honduras. Pour le Chili, le challenge est double: gagner tout d'abord, puis retrouver graduellement un rang qui sied au prestige de la «Roja». C'est tout à fait légitime pour une grande nation de football qui a enfanté des éléments vertueux tels que Marcelo Salas, Ivan Zamorano, Nelson Tapia, Vargas et Pedro Reyes...