La journée du 23 octobre 2013 coïncide avec le 44e anniversaire du décès du leader destourien Mongi Slim, disparu le 23 octobre 1969 à 61 ans, alors qu'il occupait le poste de ministre de la Justice sous le gouvernement dirigé à l'époque par feu Béhi Ladgham, secrétaire d'Etat à la présidence. A l'occasion de la commémoration de cet anniversaire, La Presse a accédé à un document inédit consistant en une lettre écrite de la main de feu Mongi Slim et adressée au leader Habib Bourguiba, installé à l'époque au Caire. Datée du 11 octobre 1948, la lettre en question relate les péripéties dans lesquelles s'est déroulé le congrès du Néo-Destour, dit le Congrès de Dar Slim, dont les travaux ont été organisés précisément à la maison de la famille Slim dans la Médina. Ce congrès a abouti à la réélection du leader Habib Bourguiba à la présidence du parti du Néo-Destour bien qu'il n'y ait pas participé puisque installé depuis 1945 au Caire et en dépit de ce que professaient à l'époque beaucoup d'observateurs, plus particulièrement la résidence générale, qui tablaient sur le fait que Salah Ben Youssef, secrétaire général du Néo-Destour, allait ravir le leadership à Bourguiba et saisir, enfin, la chance qui s'offrait à lui pour l'évincer. La lettre apporte un autre éclairage selon lequel le congrès de Dar Slim qui a abouti à l'élection d'un nouveau bureau politique composé de Bourguiba en tant que président de Salah Ben Youssef en tant que secrétaire général, et de Habib Thameur, Youssef Rouissi, Jallouli Farès, Slimane Ben Slimane, Hédi Nouira, Ali Belhouane, Hédi Chaker et Mongi Slim, a plutôt réaffirmé «sa loyauté et sa confiance dans son président le Combattant suprême Me Habib». Dans sa lettre, Mongi Slim qui accédait, pour la première fois, au poste de membre du bureau politique du Néo-Destour, écrit notamment : «A la suite d'un exposé fait par le secrétaire général sur la politique adoptée par le parti, les congressistes ont fait part de leurs opinions, dans une ambiance empreinte de liberté et de franchise et ont recommandé au nouveau bureau politique de poursuivre l'action en vue de mettre en exécution le contenu de la motion du 17 Ramadan de l'année 1948. Le directeur du parti a présenté un rapport sur la marche du parti au niveau administratif proposant des nouveautés avancées par le bureau politique. Le rapport administratif a été adopté. Toutefois, cinq voix se sont abstenues». Mongi Slim poursuit : «Le congrès a décidé que le bureau politique sera composé de dix membres au lieu de cinq auparavant. D'autre part, «Al Majless El Milli» (comité central) sera composé des présidents des fédérations auxquels s'ajoutent douze personnalités élues par le congrès». Il est à rappeler que feu Mongi Slim a occupé plusieurs postes de direction au sein du Néo-Destour et dans les gouvernements de Bourguiba jusqu'à sa disparition, le 23 octobre 1969. Ayant adhéré au Néo-Destour en 1937, il a participé au congrès de la rue du Tribunal tenu la même année. Il a conduit en compagnie de feu Ali Belhouane la grande manifestation du 9 avril 1938 à la suite de laquelle il a été emprisonné jusqu'en 1943, date de sa libération en compagnie de Bourguiba. De 1952 jusqu'en 1956, Mongi Slim a assuré la direction du Néo-Destour. Nommé en 1957 ministre de l'Intérieur, il sera désigné en 1958 ambassadeur à Washington et représentant de la Tunisie à l'ONU. Il a assumé de 1958 à 1959 la présidence du Conseil de sécurité. En 1961, il assure la présidence de l'Assemblée générale de l'ONU. De retour en Tunisie, Bourguiba lui confie en 1963 le poste de secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. En 1956, il est nommé représentant personnel du président Bourguiba. De 1966 à 1969, il occupe le poste de secrétaire d'Etat à la Justice. Le 23 octobre de la même année, il rendit l'âme.