«Chouf», une exposition de photographies qui suscite des échos et des heurts dans un chaos harmonieux Hamadi Rgayeg, Ghassen Chaibi, Mohamed Chamsi, Fatma Laazibi, Nidhal Chaibi, Zakaria Chaibi, Chaf, MAB, MACH, M.Hedi Boudhraa, Mejdi Bekri, Mouadh Belaid, Safouen Jalloul, Taieb Ben Amor, Chiraz Abid et Khaled Ben Mansour sont les artistes-photographes qui partagent la même fougue et le même désir de dénicher le sens contenu dans chaque objet, scène ou portrait qu'ils croisent par le biais de la photographie. Photographier pour eux est une passion qu'ils cherchent à assouvir en captant un instant de vie rassemblant des fragments épars du réel et mettant en exergue les détails qui les interpellent. Avec leur appareil photo ils décillent le regard du spectateur, le confrontent à des endroits connus ou méconnus, allant de l'ordinaire au marginal, jusqu'au bizarre... Dans quelques clichés, les photographes ont fait preuve d'une technique fulgurante, résumée par un noir et blanc ahurissant, qui semble fouiller la nuit. Ils ont axé leurs efforts sur le jeu de lumière, le blanc et le noir, essayant de transposer encore davantage un trait, une silhouette, un lieu, un bâtiment, une ruelle, etc. Renvoyant le sens de chaque regard, de chaque forme du corps, de chaque ligne ou d'une structure, ce qui ajoute à la photo une dimension supplémentaire, une beauté spirituelle ou un sens philosophique. D'autre part, un ensemble de photographies en couleur est le fruit du hasard ou de l'instant et d'une randonnée photographique rude et raffinée. Une série de clichés, à la composition sobre et équilibrée, observe le monde avec un ton fait de liberté et de grâce. D'autres œuvres encore témoignent d'un mode de prise de vue aléatoire et compulsif engendrant alors des compositions incomplètes, forcément : corps sans tête, mains, pieds, morceaux de ville s'entassent, formant chacun un brin, presque surréaliste, d'une grande poésie. C'est comme si l'on avait mis «pause» à un film en pleine action. Une exposition d'œuvres exceptionnelles qui offre l'occasion de circuler dans la beauté des paysages, la laideur d'un lieu ou la précarité des structures, qui se distinguent toujours néanmoins par leur profondeur et leur subtilité. L'exposition est visible jusqu'au 25 novembre.