Le trident Yaâkoubi-Korbi-Dhaouadi a fait basculer le match en faveur du CA. Un derby se gagne et ne se joue pas. C'est l'enseignement majeur à tirer de la victoire clubiste face à l'Espérance. Au-delà du gain du match, l'état d'esprit du onze à Koster a fait la différence. Ce faisant, le CA commence certes à cueillir les fruits de ce qui a été semé mais les carences et autres dysfonctionnements sont encore persistants, du moins au niveau de la ligne médiane et sur le front de l'attaque. Nouveau projet, nouvelle équipe technique, nouvelle saison. Un début prometteur sur le plan comptable mais guère réjouissant sur le plan du jeu. Voilà le chantier en cours auquel devra s'attaque le duo Laâbidi-Koster. Cependant, le mental et l'esprit revanchard du groupe clubiste a permis de galvaniser un onze appliqué et concentré sur son sujet. C'est que le CA restait sur trois revers face au frère ennemi. La motivation était à son paroxysme et la présence de 20.000 inconditionnels n'a pas manqué de booster un CA qui ne s'est pas dispersé d'un iota, du moins lors de certaines phases importantes de la rencontre. Korbi, le maillon fort Sans trop s'attarder sur les péripéties de la rencontre, notons toutefois que le début du match n'a pas aiguisé l'appétit des amateurs du beau jeu et a laissé sur leur faim ceux qui rêvaient de football total. Beaucoup d'engagement, une batterie de fautes et peu d'occasions: un panorama aussi gris que le ciel de Radès. Cependant, le CA a su imposer sa loi et remporter les duels au milieu de terrain. La présence de Korbi y est pour beaucoup. La sentinelle clubiste a fait honneur à sa réputation de «guerrier» impitoyable. Il a ratissé large, quadrillé le terrain, anticipé et senti le jeu, le tout sur fond de grinta et de vélocité qui nous ont rappelé ses débuts en équipe nationale. Sa présence était réconfortante pour ses coéquipiers et cela s'est avéré payant. Une très bonne adaptation à son nouvel environnement clubiste. Enorme Yaâkoubi ! Cependant, si le CA a eu le mérite d'ouvrir le score (quel réalisme), le manque de suite dans les idées a failli lui être fatal. Ce qui eu pour effet de remettre l'Espérance en selle. Cette dernière aurait pu revenir dans le match, les quelques occasions créées ayant mis à mal la défense adverse, quoique la présence de la tour de contrôle clubiste, Mohamed Ali Yaâkoubi, a permis de parer au plus urgent. L'homme du match était omniprésent. Trois classes au-dessus, il a dirigé sa défense d'une main de fer. Beaucoup d'assurance, de métier, de sang froid, d'intervention chirurgicale (tacle glissé face à Akaïchi), de leadership sur le terrain, de sens tactique (placement et replacement) et de sortie propre de la balle. Dhaouadi en confiance Plus haut, le lutin algérien, Abdelmoomen Djabou, a évolué dans un nouveau registre. Véritable poison à chaque accélération même par intermittence (un air de déjà vu), il a cumulé animation offensive et percée sur le couloir droit. Son positionnement sur le terrain n'est pas encore très clair, mais il a eu le mérite d'être dans tous les bons coups. Les enchaînements huilés et les automatismes ne sont pas encore au point mais sachant que tout est construit autour de Djabou, la mayonnaise finira forcément par prendre, avec le temps et la compétition. Le buteur du derby n'est pas en reste. Zouheir Dhaouadi a fait la différence et a ainsi permis au CA de surclasser l'EST. Certes, il n'a plus cette accélération foudroyante qui fait la différence, mais il a retrouvé le mental et la confiance. Le meilleur est forcément à venir pour un Dhaouadi revanchard et en net regain de forme depuis quelque temps déjà.