Leader et dauphin, oui, mais deux équipes pas au top, à la veille d'un derby Le derby est toujours une affiche attrayante, quel que soit le profil des deux protagonistes. C'est une affiche qui puise son originalité dans un long vécu et une profonde rivalité sportive qui va au-delà du cadre sportif. Le sort du derby a souvent dépendu d'un exploit individuel, de la forme du jour, mais aussi d'un coup du sort. Très difficile alors d'admettre que le côté «tactique» pèse tant au derby. Et si on veut pousser l'analyse, on dira que le derby 2013-2014 sera un peu spécial avec un paradoxe clair et net : l'EST et le CA mènent au classement (un point de plus pour les «Sang et Or»), mais tous les deux ne rassurent pas leur public. On a un derby où les deux protagonistes sont en quête de convictions. Ce n'est donc pas facile pour les deux équipes d'aborder ce derby et de pouvoir supporter le poids d'une défaite. Défense : avantage clubiste Le CA a encaissé un seul but (contre le SG), alors que l'EST en a encaissé trois. Deux défenses hermétiques, même si cette «solidité défensive» est expliquée davantage par les maladresses des attaquants. Au CA, Koster a trouvé la bonne formule avec le duo Yaâkoubi-Tka à l'axe et Agrebi-Bouslimi sur les flancs. Point fort du CA, l'interception des balles aériennes. Du côté de l'EST, Dhaouadi emmène la défense en compagnie de Ben Mansour. La défense «sang et or» accuse un peu de retard en couverture, d'autant que Derbali et Chemmam sont plus efficaces en soutien offensif. Deux défenses qui jouent en ligne, mais qui ne sont pas exemptes de reproches. Attaque : la moisson espérantiste Les chiffres plaident en faveur de l'EST qui a marqué 12 buts contre 6 pour le CA. Les attaquants de l'EST se portent mieux avec la forme de Akaïchi et Blaïli, en attendant le réveil de N'djeng et de Darragi. L'EST opte pour une attaque où le maximum de joueurs participent. Du côté clubiste, seul Djabou pèse lourd avec ses mouvements et sa technique. Il n'y a pas encore d'attaquant-buteur. Ni Narth, ni Kasraoui ne font l'affaire. Joueurs-clés : pas nombreux EST et CA comptaient auparavant sur un groupe garni de joueurs de talent. Ce n'est plus le cas maintenant. Le capital technique a tellement régressé. Qui, des 22 joueurs de part et d'autre, peut être déterminant pour son équipe? Ils ne sont pas nombreux d'après ce qu'on a vu sur le terrain. Du côté de l'EST, Akaïchi et Blaïli restent les deux pièces maîtresses qui peuvent faire la différence. Du côté clubiste, Djabou (même utilisé en tant qu'avant-centre) a beaucoup d'arguments techniques pour porter son équipe au sommet. Il y a aussi Yaâkoubi, défenseur régulier et qui peut rassurer ses défenseurs quand il est en grande forme. Entraîneurs : l'épreuve Adrie Koster et Skander Kasri n'ont pas le même profil ni le même contexte. Il y a Koster qui réussit en termes de résultats mais qui n'arrive pas à apposer un cachet hollandais sur le jeu de l'équipe. Quant à Kasri, il fait l'intérim comme d'habitude et sait très bien que ça va être son dernier match. Pour tous les deux, c'est une épreuve spéciale. Gagner leur donnera des ailes; l'un pour continuer sa mission (Koster) en toute tranquillité, l'autre pour gagner du terrain, même si Hamdi Meddeb a déjà pris sa décision.