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La mise à jour d'une psychose collective !
Danse
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 12 - 2013

«A jour», une nouvelle création de Selim Ben Safia à la maison de la culture Ibn Khaldoun.
«Ce dernier travail retrace l'image que j'ai de la Tunisie, sa révolution depuis quelques années et son évolution qui a du mal à se faire», ainsi décrit Selim Ben Safia sa quatrième création intitulée «A jour» produite par la compagnie de danse Underground Skills, avec le soutien de l'Institut français de Tunisie et dont la première a eu lieu jeudi dernier à la maison de la culture Ibn Khaldoun.
De notre vécu, et plus précisément celui de l'après-révolution, le chorégraphe et interprète Selim Ben Safia tire une œuvre admirable, déroulée comme un chaos organisé (à la façon de Rodin) où s'entrecroisent des instants de joie (peu), de colère dévastatrice entre humains, et de torture de l'âme et du corps qui veulent s'échapper de sa gangue et de son sort.
Le spectacle commence par la scène de deux hommes assis par terre, fumant le narguilé, assistant à la performance d'un danseur qui se trémousse sur les airs d'une musique populaire. L'ambiance festive tourne au vinaigre et une bagarre commence, tout de suite après le calme s'installe à nouveau, et des bouquets de jasmins fanés sont déposés doucement par terre comme s'il s'agissait de cadavres, un tableau qui cède la place à des épisodes d'hystérie collective... Une véritable descente en enfer.
Dès lors, s'enchaînent, comme une marée noire, les tableaux évocateurs de moments culminants dans l'histoire d'une Tunisie de l'après-révolution avec lesquels nous avons tous cohabité. Soutenus par une forme musicale qui se révèle comme une sorte de contrepied et de miroir à la fois.
Sur fond de rythmes «psychédéliques», les mouvements hystériques des protagonistes reflètent l'image d'une génération en plein désarroi, égarée à mi-chemin, tiraillée entre les démons du passé, ceux du présent et l'espoir de retrouver un probable salut.
Selim Ben Safia a choisi de mettre en scène deux danseurs amateurs : «Khalil Barreh et Ramzi Wannen, les interprètes, représentent la Tunisie que je décris dans mon spectacle, ce potentiel qui se cherche, ces tiraillements incessants entre passé et futur. C'est ma manière de démocratiser la danse contemporaine et de mettre en exergue l'artiste qui est en chacun de nous». Et c'est une façon de dire aussi que la danse contemporaine n'est pas une œuvre d'art réservée à une élite, mais une pratique populaire de l'art où chacun peut puiser une forme sensible et s'y reconnaître.
Les corps des jeunes danseurs ont offert une vérité qu'on pourrait qualifier de paradoxale puisqu'il ne s'agit pas d'applaudir des corps assujettis à une logique d'ordre, mais de mettre en exergue ce qui donne sens dans le spectacle : rendre visible l'invisible et plus encore le traiter et l'analyser.
Sur le parquet, dans un décor des plus minimalistes, les corps se trémoussent au gré de multiples univers sonores comme si l'on voulait rejeter des siècles d'obéissance, de silence et de discrimination à travers ces moments de vérité et de communion entre le corps et l'esprit.
Cela est exprimé dans la répétition des mouvements simples, composés à partir de la frénésie des mouvements des mains, d'inclinaisons de la tête, d'oscillations du torse entraînant le reste du corps vers une marche ou parfois vers des figures plus complexes... Tous ces gestes, a priori déjà vus, gagnent en profondeur et en humanité, à chaque passage.
Selim Ben Safia se fait, donc, miroir révélateur de notre situation actuelle, offrant un espace sur scène où le public peut prendre du recul, voir et revoir son image tout en la confrontant à une réalité alarmante.


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