En état d'alerte maximale, forces de sécurité intérieure et soldats sont désormais massivement lancés dans la chasse aux armes et le démantèlement des cellules dormantes des terroristes, dont les menaces d'attentats persistent C'est à une indésirable partie entre chat et souris que se livrent aujourd'hui nos forces de sécurité intérieure et nos soldats. Cette partie qui n'a, assurément, rien d'une promenade de santé, a atteint, ces jours-ci son paroxysme, sur fond de persistance, décidément «têtue», de nouvelles faisant état de menaces terroristes de plus en plus sérieuses, à l'approche des fêtes de fin d'année. Mieux, il s'est avéré que ces nouvelles n'ont rien d'une banale campagne d'intox ou d'intimidation sans lendemain, parce que non seulement révélées par les dernières arrestations opérées dans les rangs de «Ansar Echaria», mais aussi et surtout distillées par les services de renseignements algériens et occidentaux qui n'ont pas caché leur inquiétude face à la montée croissante des menaces d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). Des menaces qui, selon ces services secrets, sont traduites par : - L'unification scellée récemment entre les groupuscules terroristes de «Ansar Echaria» d'Abou Iyadh, «Ansar Echaria» libyen de Sofiène Ben Qamou et «Al-Mourabitoun» algérien de Mokhtar Belmokhtar. Jusqu'ici hétéroclites et agissant séparément, ces groupes, à la faveur de ce jumelage, deviennent par conséquent plus dangereux parce que possédant leur propre armée... – L'acquisition par ces derniers en Libye d'importantes quantités d'armes dont certaines sont sophistiquées. – L'ordre donné récemment par l'homme fort d'Al Qaïda, Aymen Al-Dhawahri, de...marcher sur l'Afrique du Nord, en vue d'y implanter des émirats islamiques. La tâche de l'exécution de cet ordre a été, bien évidemment, confiée au patron d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, alias «Abou Mossaâb Abdelwadoud». – La restructuration de «l'émirat du Sahara» (ex-groupe Tarek Ibn Zied) dont la petite rébellion de l'année dernière a eu pour effet de déstabiliser son vaste champ d'action situé entre les frontières libyennes, tunisiennes, algériennes, nigériennes et maliennes. Cet émirat, qui fourmille de camps d'entraînement, d'armes et de jihadistes, a, désormais, un nouvel émir, en l'occurrence l'Algérien Abou Saïd. Ce dernier, qui succède à Abou Zid, abattu, début novembre, par les forces algériennes, est un vétéran du jihad en Afghanistan et est connu pour son cynisme et sa barbarie. Recherches intensives Dès lors, il n'y a pas photo : les menaces terroristes qui planent sur la Tunisie sont des plus sérieuses. Or le problème n'est pas seulement de savoir quand, où et comment elles seraient matérialisées, mais aussi de réussir à les étouffer dans l'œuf. Casse-tête ? Peut-être. Enigme impénétrable ? A coup sûr, dans la mesure où, précise une source policière bien informée, «nous ignorons encore le nombre exact des cellules terroristes dormantes, leurs retraites, ainsi que leurs caches d'armes. Et cela en dépit de notre vigilance et du travail de sape et d'anticipation que nous continuons d'abattre pour les besoins de la cause». Effectivement, les efforts de recherches sont, ces jours-ci, montés d'un cran pour toucher massivement cités populaires, quartiers résidentiels, voie publique et moyens de transport public (bus, trains, métro et taxis...). Par ailleurs, ce plan préventif n'a pas épargné les...montagnes dont celles du Grand-Tunis, désormais de plus en plus sollicitées par les descentes militaro-policières. Bonne chance et bonne chasse...