Par Bady BEN NACEUR L'année 2013 aura été une année de tiraillements sans fin. Pour un nouveau pas à franchir, au seuil de ce nouvel an qui s'annonce, peut-être, plus prometteur mais encore à hauts risques ! Certains pensant au chiffre treize (cabalistique ?) mais qui est, maintenant derrière nous, comme un mauvais souvenir à oublier. Ainsi, les tiraillements que nous avons vécus sur tous les plans (politique, économique, social et culturel) n'annonçaient déjà rien de bon, enfonçant la Tunisie dans un désespoir sans fin. Celui de la banqueroute, de la faim et de la misère dont on a dit qu'elle serait à l'image de celle de la Somalie ! L'année 2014, nous donnera-t-elle un peu d'espoir, comme à l'aube de notre jeune révolution ? Espoir qui s'était propagé comme feu de poudre, dans tout le pays, et à travers le monde entier ? Date mémorable que celle d'un 14 janvier 2011, pleine de soubresauts pour nos revendications légitimes et celles des générations montantes. Celles du «Dégage» et du «Plus jamais peur»... Espérons, oui espérons encore une fois, pour que l'avenir de ce pays ne sera plus compromis et, qu'à force d'exercices recommencés, dans le milieu politique, loin des frasques idéologiques et pseudo-religieuses, l'on saura raison garder, pour le bien de tous et non pour celui de quelques énergumènes en mal d'un pouvoir chimérique et désabusé. Ceux-là mêmes qui, à travers leurs idées non partagées et à contre-courant du pays, ont provoqué de telles guerres intestines, tribales! Essayons, oui essayons encore une fois, de sortir définitivement de cette impasse au nom de la sacro-sainte Patrie de notre jeune République et de ses valeurs citoyennes qui sont les meilleures balises, les meilleurs phares pour éviter les écueils et faire voguer la nef tunisienne sans aucun danger. Etrennes de fin d'année, titrons-nous au sujet de cette rubrique pour dire que le seul et unique présent que l'on se doit de faire à notre chère, très chère Tunisie sera celui d'une nouvelle aube, une aube première, un matin du monde rimbaldien «Ah! quel beau matin que ce matin des étrennes! Chacun pendant la nuit avait rêvé des siennes», s'exclamait le poète d' «Une saison en enfer». Faisons en sorte que la paix sociale soit rétablie, que la sécurité revienne comme un droit légitime. Que l'on puisse enfin vivre dignement et sans risque de voir une nouvelle dictature s'instaurer insidieusement, sournoisement comme ce fut le cas il n'y a pas si longtemps de cela, hier, même... Souhaitons, oui, souhaitons que nos élus — ceux qui seront élus dignement pour parachever la nouvelle Constitution et organiser en toute clarté, les prochaines élections — soient à la hauteur de ce moment historique, d'un certain janvier recommencé, comme cette «aube première». La Tunisie ne peut plus attendre et son peuple aussi. Il faut absolument franchir le pas et aller à la rencontre de cette fraîche et heureuse démocratie qui nous attend comme une mère fière de ses enfants. Soyons vigilants, fiers et surtout, surtout reconnaissants pour la mémoire de ceux et celles qui ont, pierre par pierre, dressé et modelé la Maison Tunisie. Ne les trahissons pas. Ils nous entendent, ils nous écoutent, ils nous voient et nous suivent pas à pas. Ce sera pour eux, la plus belle des étrennes que nous pourrions leur offrir.