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Le Théâtre des Champs-Elysées célèbre son centenaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 01 - 2014

Cette illustre institution a fêté son jubilé en 2013 avec un ouvrage sous forme d'un beau livre et d'une édition iPad.
C'est l'histoire d'un bâtiment unique dans le paysage théâtral français. Son fondateur, Gabriel Astruc, se veut innovateur. D'un point de vue architectural d'abord, le Théâtre des Champs-Elysées est le premier bâtiment en béton armé. Géographiquement, il se démarque des autres salles, en boudant les Grands Boulevards où se regroupent les théâtres pour s'installer dans l'Ouest parisien. Enfin, sa programmation vise l'avant-gardisme, quitte à se mettre le public à dos.
Pour ses cent ans, le Théâtre des Champs-Elysées s'offre un livre sobre comme son bâtiment, un monument d'art déco aux lignes dépouillées, qui se permet toutefois quelques ornements avec les sculptures d'Antoine Bourdelle. L'ouvrage brun au papier recyclé s'intitule Théâtre comédie et studio des Champs-Elysées. Trois scènes et une formidable aventure. L'abondance de ses illustrations reflète la richesse de la programmation de ce théâtre qui a vu défiler les plus grands noms de la scène artistique tant musicale que théâtrale ou venue de la danse.
Et, parce qu'un spectacle c'est aussi de l'image et du son, la version iPad offre des témoignages précieux, comme une interview de Joséphine Baker datant de 1925 ou encore une émouvante captation scénique de Maria Callas, lors de l'une de ses dernières apparitions publiques. Les aficionados trouveront aussi leur bonheur dans la publication de 100 affiches légendaires et d'un coffret de cartes postales.
Un peu d'histoire
Le Théâtre des Champs-Elysées, inauguré au printemps 1913, est né de la volonté d'un homme, Gabriel Astruc, journaliste, éditeur et producteur. Pour Nathalie Sergent, coordinatrice de l'ouvrage et directrice éditoriale au TCE, il s'agit aussi «d'un homme visionnaire et de marketing».
Astruc sait courir des risques au nom de la modernité. Il fait appel à l'architecte belge Henry Van de Velde, un maître de l'art déco. Puis, les frères Perret prennent le relais. Ainsi naissent un chef-d'œuvre architectural et le premier théâtre construit entièrement en béton armé. Sa décoration porte de grandes signatures : le peintre et sculpteur Antoine Bourdelle, le peintre Maurice Denis et le cristallier René Lalique.
Astruc a aussi le flair de voir un quartier d'avenir en celui d'Alma Marceau, au bout de l'avenue Montaigne, à l'époque complètement décentrée. Le métro Alma Marceau ne sera d'ailleurs inauguré qu'en 1923, dix ans après le théâtre.
Un théâtre polyvalent
«Gabriel Astruc rêvait d'un palais philharmonique dans lequel prendraient place de l'opéra, de grands concerts d'orchestre, du ballet et du théâtre», souligne Nathalie Sergent. Il réussit ainsi à programmer les plus grands noms de la scène vivante et le Théâtre des Champs-Elysées peut se targuer durant ces cent ans d'un casting exceptionnel.
Ainsi, c'est sur la scène du TCE que se produit pour la première fois le pianiste polonais Rubinstein en France. Et c'est dans ce même théâtre que le public parisien découvre Joséphine Baker dans la Revue Nègre. Elle est alors accompagnée d'un jeune musicien, Sydney Bechett, qui deviendra par la suite le grand jazzman. Le maestro Herbert von Karajan fait sa dernière apparition française au TCE. Le théâtre accueille aussi le compositeur et chef d'orchestre Leonard Bernstein et, plus récemment, de grandes chanteuses, comme Cecilia Bartoli ou Kathleen Ferrier. Et puis, il y a les fidèles, comme la danseuse étoile Sylvie Guillem qui vient régulièrement envoûter le public des Champs-Elysées avec ses chorégraphies où grâce et performance rivalisent.
Le Sacre du printemps
S'il y a une œuvre qui restera à jamais liée au Théâtre des Champs-Elysées, c'est bien Le Sacre du printemps. Nous sommes en 1913. Pour les débuts de son théâtre, Gabriel Astruc programme une œuvre innovatrice, bien dans l'esprit moderne qui l'anime. La musique est signée Igor Stravinsky et le ballet chorégraphié par le danseur russe Nijinsky. En ce début du XXe siècle, la musique dissonante, la danse qui renverse les codes classiques et privilégie les mouvements de torsion soulève un tollé sans précédent. Les danseurs sont traités de singes et la salle se transforme en un champ de bataille entre les spectateurs conquis par la création et ceux qui la rejettent. Le spectacle se termine dans la plus grande cacophonie.
Depuis cette époque, Le Sacre du printemps est bien évidemment rentré dans le répertoire des chefs-d'œuvre de la musique et de la danse et est devenu l'œuvre emblématique du Théâtre des Champs-Elysées. Pour le cinquantenaire de la création de la musique de Stravinsky, un concert qui fera date est programmé au Théâtre des Champs-Elysées. Il est dirigé par Pierre Boulez en 1963.
Une scène qui garde le cap de la modernité
Michel Franck est le directeur du Théâtre des Champs-Elysées depuis 2008 : «L'innovation est au cœur de mes préoccupations quotidiennes quand je réfléchis à la programmation. Il faut bien sûr avoir du grand répertoire que ce soit du Beethoven, du Mozart ou du Rossini. Mais, aussi, s'ancrer dans la modernité, voire dans la création. C'est pour cela qu'il y a régulièrement des œuvres du XXe siècle au Théâtre».
En décembre 2013 deux spectacles se partagent l'affiche : Dialogues des Carmélites, un opéra de Poulenc, et Robot, une création de la chorégraphe madrilène déjantée Blanca Li. Michel Franck explique ses choix : «Dialogue des Carmélites est une œuvre très importante du répertoire français. Elle est relativement récente, puisqu'elle date de moins de soixante ans. Et puis ce Théâtre tel que l'a voulu Gabriel Astruc a toujours été d'une grande diversité. Il y a une tradition au moment des fêtes de fin d'année d'avoir un spectacle festif plutôt orienté vers la danse. On a eu du tango, du flamenco. Là, on a Blanca Li, une chorégraphe qui a beaucoup d'humour et je pense que c'est un spectacle qui va beaucoup faire rire le public».


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