Giuseppe Libranti, organisateur italien de voyages à moto, parle du lien sport-tourisme en Tunisie, un pays qu'il affectionne. Giuseppe Libranti, organisateur italien de voyages à moto, est un habitué du Sud tunisien. Ce passionné de moto et de la Tunisie des villages organise et anime des itinéraires routiers depuis 2000, via une association appelée «World motor travel». Il avoue avoir, depuis, bien vécu et pratiqué sa passion tout en participant à la création d'une certaine dynamique économique dans les régions, par où passaient ses caravanes. Aujourd'hui que les choses ont changé, que l'instabilité politique et sécuritaire est de la partie, l'homme affronte des difficultés et peine à retrouver le chemin du Sud tunisien, de crainte de faire l'objet ou d'être la cible d'attaques terroristes. Giuseppe Libranti, ce banquier et ancien politique, regrette énergiquement l'instabilité politique et sécuritaire qui a manifestement affecté le tourisme tunisien, en général, et le tourisme sportif, en particulier. Pour lui, les retombées néfastes qu'a subies son activité, à savoir les voyages à moto et le tourisme sportif, ne sont pas à détacher de l'actualité des habitants et des acteurs locaux qui sollicitent les organisateurs pour s'intégrer dans les manifestations et participer à l'organisation d'événements sportifs peu ordinaires. Dans la même perspective, il fait observer que les motocyclistes qu'il cible relèvent généralement de la classe italienne aisée ; ce sont donc de bons dépensiers. C'est qu'ils participent, dès lors qu'ils évoluent sous le ciel tunisien, à l'amélioration du vécu des villageois qui les accueillent. Et ce, en bénéficiant de certains services et prestations fournis par leurs hôtes (hébergement, restauration, transport, etc.) et en animant le commerce de babioles et d'articles de souvenirs. Cette activité qui «allie sport et solidarité», selon les propres termes de Giuseppe, a été suspendue suite aux évènements terroristes qui ont récemment secoué le pays. Ce qui aurait eu des retombées néfastes sur les villageois qui se trouvent à présent en panne d'actes solidaires. Actes solidaires qui sont à l'évidence salutaires, dès lors qu'ils servent des causes nobles. Sport et diplomatie L'activité sportive que pratique Giuseppe Libranti, c'est plus qu'un sport, tel qu'il l'entend. Elle relève plutôt du tourisme solidaire, voire de la diplomatie sportive. De là, elle renvoie à la «diplomatie par le sport » qui permet, à l'occasion d'une compétition sportive, à deux pays, comme la Tunisie et l'Italie, de trouver, d'essayer de trouver ou de prétendre avoir trouvé des points de rapprochement. Une activité qui peut également aider, selon Libranti, à attirer des investisseurs italiens vers le site Tunisie et créer une dynamique d'échange entre les deux pays. Dans la même optique, le même interlocuteur avance que le sport moto peut participer à mieux faire connaître la Tunisie des villages aux Italiens, pour ensuite encourager et renforcer le tourisme écologique, dont la Tunisie a besoin afin d' intéresser davantage de touristes haut de gamme. «Un motocycliste découvrant une région grâce à une compétition, à un circuit routier, a de grandes chances de revenir en vacances ou en week-end pour la visiter de façon plus approfondie. Une course bien organisée dans un site séduisant engendre des effets immédiats, mais également à moyenne et longue échéance», soutient-il. Cet Italien qui a choisi de se confier à La Presse a la ferme conviction que le sport qu'il pratique, notamment le voyage à moto, peut aider à montrer à l'extérieur un modèle politique et social qui combinerait tradition, modernité et ouverture sur le monde. D'où la nécessité pour les décideurs tunisiens de lui accorder l'importance qui lui sied, en œuvrant à assainir le climat sécuritaire et à aplanir les difficultés douanières provoquées par des mesures et des procédures bureaucratiques dissuasives.