C'est vers deux fronts fraîchement ouverts en Irak et au Minamar que les réseaux terroristes tentent aujourd'hui d'orienter et «d'aimanter» de nouveaux candidats tunisiens au jihad Après la Syrie, la Libye et, antérieurement, l'Afghanistan, le Pakistan, le Yémen, la Somalie, la Tchétchénie et l'Algérie, c'est maintenant au tour de deux autres pays, à savoir l'Irak et le Minamar, en proie à une âpre insurrection islamiste, de... faire les yeux doux aux candidats au jihad, de par le monde. Chapeautée et concoctée par le number one d'Al Qaïda, Aymen Al Dhawahri, dans le cadre de «sa» stratégie globale, dictée et léguée par son prédécesseur Oussama Ben Laden, et visant la mise en place d'émirats islamiques en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, cette nouvelle «offensive de charme» a été lancée récemment sur la Toile, à coups d'appels au jihad distillés à profusion par des réseaux suspects, mais considérés comme acquis à la cause de la nébuleuse intégriste. Dans ces messages codés et d'une rare «émotion», le jeu du lavage de cerveau est mené de main de maître par des émirs qui excellent dans l'art d'aimanter une jeunesse généralement facilement impressionnable et donc «prenable». Des messages qui pullulent de contenus enflammants et de propos haineux à l'adresse de tous les laïcs du monde. Exemple: «Vos frères sont en train de mourir en Irak et au Minamar, et qu'est-ce que vous attendez pour aller leur prêter main-forte, afin de ‘‘démolir'' ces méchants mécréants». Le tout, bien évidemment, sous un déluge d'éloges à l'Islam et, inévitablement, la promesse de «la chehada» (la mort en martyr) au nom du sacro-saint jihad ! L'Occident contaminé Manipulés par de jeunes génies en informatique parmi les acolytes d'Al Qaïda sévissant un peu partout dans le monde, ces sites qui «inondent» la Toile ont, paradoxalement, fait la preuve de leur efficacité, en réussissant, jusqu'à présent, à influencer, en vue de leur enrôlement, de jeunes recrues non seulement dans les pays arabes et africains, mais aussi et surtout en Occident où le nombre de jihadistes européens et américains ayant rallié les rangs des jihadistes ne cesse de monter. En témoignent les nombreuses arrestations de terroristes occidentaux opérées récemment en Irak, en Afghanistan, au Mali et tout particulièrement en Syrie. Selon des révélations éventées par des services de renseignements occidentaux, «90% des jihadistes européens ont été contaminés par les opérations de séduction lancées pas Al Qaïda sur la Toile». Et le suivi ? Autant dire qu'à l'instar de l'Occident, tous les pays arabes et africains devront, impérativement et urgemment, déclarer «la guerre de l'Internet» aux terroristes, dont le suivi est vital dans la lutte contre la nébuleuse intégriste. Certes, la Tunisie vient de créer sa propre «agence technique et de télécommunications» (voir La Presse de mercredi dernier) conçue pour la lutte contre le terrorisme. Toujours est-il qu'on s'attend aujourd'hui à des résultats pour justifier la crédibilité du projet de création de cette agence.