Incorrigible Cahb! Resté étrangement fidèle à ses basses pratiques, vieilles de plusieurs décennies, «s'amusant» à persister et signer, elle vient de le confirmer magistralement en... offrant à l'Egypte l'organisation de la prochaine CAN 2016. C'était, jeudi dernier, dans son QG de la ville côtière de Zéralda où son patron Mansoro Aremo, entouré de son état-major, avait procédé au scrutin qui s'avérera un vrai «hold-up». Soit dans la pure tradition de cette instance continentale où tous les coups sont permis. Et fatalement, c'est pour la énième fois que la Tunisie en paie les frais. En effet, l'unanimité a été pourtant faite, bien avant de passer au vote, autour de la solidité et de la crédibilité du dossier tunisien qui partait avec les faveurs des pronostics. Le dossier, bien préparé et ficelé par la Fthb, prévalait, il est vrai, par la richesse de sa teneur : installations sportives modernes (salles de Radès, de la Coupole, de Hammamet et de Sousse), infrastructure routière solide, situation géographique enviable, traditions d'accueil et de handball inégalables dans le continent, regain de stabilité politique et sociale, et puis une expérience universellement appréciée en matière d'organisation des manifestations internationales de haute compétition. Bref, un dossier largement plus défendable que ceux présentés par l'Egypte et le Cameroun. Mais, hélas, à la Cahb, on ne vous entendait pas ce jour-là de cette oreille. Pourquoi ? Tout simplement, parce que la priorité des priorités y est plutôt accordée aux intérêts sordides, aux jeux d'influence et aux pratiques mafieuses ! Résultat : cinq voix pour l'Egypte et trois pour la Tunisie. «Un vrai hold-up», s'écria, à l'annonce du verdict, le représentant tunisien Mohsen Matri qui s'insurgera contre «les agissements extrasportifs qui avaient émaillé les coulisses et qui vont à l'encontre de la politique de développement du handball en Afrique». Le président de la Fthb, également présent aux assises, n'en revenait pas non plus. Au comble de la colère, Karim Hlali n'a pas caché sa déception, ainsi que son indignation, assurant que «le dossier tunisien a été victime d'une véritable injustice». Il n'en dira pas plus, laissant le soin au directeur général des sports, Riadh Azaïez, présent sur les lieux, d'ajouter à la vague des condamnations. «C'est une honte», déplora-t-il, les traits tirés. Lui qui avait pris une part prépondérante dans la préparation de l'offensive de charme tunisienne. Et si finalement, dans la soirée, le décor était triste, maussade et lugubre dans le camp tunisien, on fêtait (arrosait ?) l'événement au sein de la délégation égyptienne et, peut-être aussi, dans les rangs d'une Cahb qui avait, sans doute, campé à merveille le rôle de complice ! Cela, on l'a senti, puis écrit sur ces mêmes colonnes, trois jours avant le déroulement de l'opération de vote, en soupçonnant que l'homme fort de la Fédération internationale de handball (IHF), Hassen Mustapha, de nationalité... égyptienne, pour une raison ou pour une autre, influera sur le verdict. C'est maintenant chose faite. Pauvre Cahb, misérable handball africain ! Mission accomplie Pour la première fois depuis son intronisation, il y a huit ans, à la tête de l'IHF, Hassen Mustapha n'assiste pas à une finale de la CAN. Venu à Alger pour très probablement «imposer» le dossier égyptien, le «doc» a précipitamment quitté la capitale algérienne, jeudi, pour rentrer en Suisse. Mission accomplie. La rupture Va-t-on vers la rupture entre la Fthb et la Cahb? On est tenté de répondre par oui, après la... houleuse conférence de presse convoquée vendredi par Karim Hlali, et au cours de laquelle ce dernier a fait le procès de la Cahb, mettant ainsi fin à... la lune de miel qu'il filait, jusque-là, avec le patron de cette instance, Mansoro Aremo.