La dépression postnatale est un vrai problème de santé publique. Une femme sur 7 sera touchée par ce trouble mental après la naissance de son enfant. Un test prénatal pourrait établir les risques des futures mamans à développer cette dépression. Une étude publiée dans le Journal of Psychiatry Research affirme qu'il serait possible de créer un test sanguin analysant la variation de 2 gènes spécifiques impliqués dans les réponses au stress pour déterminer un risque élevé de dépression postnatale. Le déni de la maladie Les symptômes de la dépression postnatale sont assez simples à identifier : des pleurs irraisonnés, une difficulté relationnelle ou une angoisse permanente avec le bébé ou la propension à se laisser aller. Pourtant, de nombreuses mères se voilent la face et n'acceptent pas cette maladie. Si elle peut être déclenchée par des facteurs stressants, elle aurait aussi une composante génétique. Les troubles de l'humeur L'état de grossesse bouleverse tant les femmes qu'elles en perdent leur équilibre. Sautes d'humeur, envies, troubles de l'appétit et du sommeil, rêves farfelus et cauchemars terribles, anxiété, euphorie, hypersensibilité : les symptômes ne manquent pas. Pendant la grossesse, le placenta produit une hormone, la corticotrophine (CRH). Une augmentation de la production de CRH entraîne des changements hormonaux. A la naissance, la baisse brutale des niveaux de corticotrophine provoque un déséquilibre qui peut conduire à des troubles de l'humeur, à l'irritabilité et au « baby blues ». Chez la plupart des femmes, ce déséquilibre ne dure que quelques jours. D'autres tombent dans la dépression postnatale qui s'installe. Deux gènes responsables de la dépression Les chercheurs de l'Université de Warwick (Angleterre) ont cherché à identifier et étudier de petites variations génétiques qui augmentent le risque de dépression postnatale. 140 femmes ont été testées pour ces gènes. Elles ont ensuite passé un test de dépistage de la dépression avant et après la naissance. 34 femmes (24%) ont été considérées comme à haut risque pour la dépression postnatale. Les scientifiques ont constaté que le risque de dépression était plus fort chez les femmes ayant 2 des variations génétiques. D'autres études seront nécessaires pour développer le test sanguin de détection de la dépression postnatale, mais ces résultats sont encourageants.