Vendredi dernier, à la salle de cinéma de la maison de la culture Ibn- Rachiq, quatre courts métrages étaient au programme : ils ont abordé le problème des relations hommes- femmes ainsi que d'autres problèmes actuels, qui lui sont liés, comme 'immigration et le chômage. Selma est un court métrage de 20 minutes. Réalisé par Mohammed Ben Attia, il raconte le combat d'une jeune femme pour vivre dignement et en paix avec sa fille Cyrine, après la mort de son époux. Soulevant le problème de la femme tunisienne veuve, souvent aliénée et soumise, le réalisateur dénonce certaines attitudes de conservatisme. La protagoniste, Selma, qui vit dans un quartier populaire, fait preuve de courage et mène son combat pour affronter les problèmes de la vie quotidienne. Le film, sur un rythme lent, se focalise sur les traits durs et masculins du visage du personnage, qui dévoilent la force de son caractère... Selma décide de récupérer le taxi accidenté de son mari et de devenir « taxiste » malgré les longues procédures administratives et le conservatisme de sa belle–mère... Second film proposé au public : «Tout est bien qui finit bien ». Il s'agit d'un court métrage de 12 minutes réalisé par Mohamed Ben Béchir. La scène se déroule dans une boîte de nuit, où une bande d'amis discute la nature des relations d'amitié et d'amour, de concubinage et de mariage en Tunisie. Ce court métrage, produit en juillet 2013, est une fiction qui met en avant la question des amours interdits, la routine qui s'installe rapidement dans le couple, et qui met l'accent sur l'ambiguïté de l'engagement en Tunisie. Le réalisateur nous parle des rapports homme- femme, de la féminité, du désir... «Un conte contemporain » est un récit rétrospectif qui met le doigt sur la question de l'immigration due au chômage. Le héros-narrateur adresse une lettre à sa femme pour lui expliquer les raisons pour lesquelles il l'abandonne. A la recherche d'un avenir meilleur, il tente sa chance dans un autre pays. Ce drame s'arrête sur des images tantôt tristes, tantôt joyeuses. Entre la beauté de la mer, qui traduit l'ouverture, la liberté et l'espoir, et les traits de visage des personnages muets, le film est l'évocation d'une certaine absurdité de la vie. Le tout dernier film de la séance, celui de Badi Chouk, est intitulé Boubarnous. C'est un court métrage qui traite, de façon humoristique, des rapports entre gendre et belle-mère. Boubarnous est en effet un démon qui revient chaque nuit chez la belle–mère de Mourad. Ce dernier, qui se sent délaissé par sa femme, laquelle s'occupe de sa mère, en a marre de cette situation. Un soir, il achète un burnous, se déguise en « boutellis » — sorte de démon — et se dirige vers sa belle-mère pour l'étrangler. Le matin, au réveil, il découvre qu'elle est toujours vivante et qu'elle continue à lui empoisonner la vie...